Le producteur américain de viande de porc Smithfield Foods (Cochonou, Justin Bridou) a annoncé vendredi avoir reçu le feu vert des autorités pour son rachat pour plus de 7 milliards de dollars par le chinois Shuanghui International.
Les deux groupes ont précisé, dans un communiqué commun, avoir obtenu l'accord de la Commission américaine sur l'investissement étranger (CFIUS), un organisme chargé de s'assurer que la transaction ne pose pas de problèmes de sécurité aux Etats-Unis.
La fusion, qui a également obtenu le feu vert des autorités ukrainiennes, doit maintenant être approuvée par les actionnaires de Smithfield au cours d'une assemblée générale prévue le 24 septembre, ajoute le communiqué.
« Nous sommes heureux que cette transaction ait été autorisée par le CFIUS et nous remercions la commission pour l'attention qu'elle a accordée à ce dossier », a commenté le directeur général de Smithfield, Larry Pope, cité dans le communiqué.
« Cette transaction va créer un leader mondial de la protéine animale », a souligné le directeur général de Shuanghui, Zhijun Yang.
Smithfield, basé en Virginie (est des Etats-Unis) prépare et distribue de la viande de porc mais aussi des jambons, du bacon, des saucisses, des brochettes, et de la charcuterie dans 12 pays.
La société est présente dans une grande partie de l'Europe (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Espagne et Royaume-Uni), notamment grâce à une filiale, Campofrio, dont Smithfield est le premier actionnaire et qui est propriétaire des marques Aoste, Justin Bridou ou encore Cochonou.
Shuanghui International, dont le siège se trouve à Hong Kong, est l'actionnaire majoritaire de Henan Shuanghui Investment & Development, la plus grosse entreprise chinoise cotée de préparation industrielle de viande, en termes de capitalisation boursière.
Le fonds d'investissement Starboard Value LP, qui dit détenir 5,7 % du capital de Smithfield, s'oppose à ce rachat, militant plutôt pour son démantèlement. « Les divisions de Smithfield sont facilement séparables et, si le groupe avait exploré la possibilité de les vendre dans des transactions séparées, les actionnaires auraient pu recevoir davantage que les 34 dollars par action prévus par l'achat annoncé » en mai, fait valoir le fonds dans une lettre adressée en juin au conseil d'administration de Smithfield.