Dans ses prévisions sur l'évolution des marchés en 2014 et 2015 publiées mercredi, la Commission européenne estime que la production de viandes bovine et porcine devrait se redresser.
Concernant la viande bovine, Bruxelles estime que la production communautaire devrait rebondir d'au moins 110.000 t après trois ans de déclin. Cette progression est liée à la recapitalisation observée au niveau du cheptel laitier.
« Le recul des coûts alimentaires et la bonne qualité des fourrages pourrait aussi conduire à des poids de carcasse plus élevés, estime la Commission. Sur les sept premiers mois de l'année, les abattages se situent 1,4 % au-dessus de l'an dernier. »
La situation varie d'un Etat membre à l'autre et dépend principalement du niveau de recapitalisation du cheptel laitier, selon la Commission. En Allemagne et en Irlande, les abattages sur les sept premiers mois de l'année sont supérieurs de 3 et 15 % à ceux de 2013 du fait d'un nombre plus élevé de réformes laitières et de jeunes bovins laitiers. A l'inverse, l'Italie et l'Espagne où la recapitalisation est moins avancée, manquent de réformes, ce qui conduit à une chute de la production de 4 à 5 %.
La France est dans une situation intermédiaire. L'activité des abattoirs recule de 1 % sur la même période, selon la Commission. Concernant le troupeau allaitant, Bruxelles estime que la chute du nombre de vaches arriverait à son terme. Ce pourrait aussi être le cas en Espagne. En revanche, au Royaume-Uni et en Irlande, la concurrence entre les troupeaux laitiers et allaitants tournerait à l'avantage des premiers en termes d'effectifs.
Dans les mois qui viennent, la Commission estime que des vaches laitières pourraient être réformées précocement du fait de la chute du prix du lait et de la volonté de limiter la production pour la dernière campagne sous le régime des quotas. Cela contribuerait à une production plus élevée de 2,6 % en 2015. « L'offre plus importante sur le marché domestique européen est pour le moment bien absorbée. Couplée à des prix plus bas, elle devrait aider à ce que la demande intérieure se redresse.
Pour ce qui est de la viande porcine, Bruxelles voit les premiers signaux d'un redressement de la production. « Après deux ans de réduction de l'offre en viande porcine, un nouvelle contraction de 0,5 % est attendue en 2014, calcule la Commission. Mais il y a maintenant des signes de reprise de la production. La baisse du prix de l'aliment devrait permettre au secteur de faire face à la chute des prix et d'atteindre une augmentation de 0,8 % de la production en 2015. »
Concernant l'embargo russe, Bruxelles rapporte que c'est la première destination pour les viandes bovine (29 %) et porcine (24 %) de l'Union européenne. « Cependant, les exportations vers la Russie représentent une part limitée de la production européenne : 3 % pour la viande porcine et moins de 1 % pour le bœuf et la volaille. En outre, le niveau croissant de la production russe pour améliorer son autosuffisance a déjà limité les ventes communautaires de bœuf et de volailles en Russie. »