Les perspectives de développement du marché viticole se trouvent à l'exportation, a souligné Jean-Paul Bastian, présentant au nom de la section de l'agriculture et de l'alimentation du Conseil économique et social un rapport et un avis intitulés «La vigne et le vin: atout pour la France».
La consommation de vin se développe notamment dans les pays européens non producteurs, et à l'extérieur de l'UE, en Russie et en Asie, selon le rapport. Alors que la France est le premier producteur au monde elle fait face à une concurrence de plus en plus importante et doit s'adapter.
«Nous avons réfléchi à comment concilier une viticulture ambitieuse et les attentes de la société», souligne également Jean-Paul Bastian, agriculteur alsacien et membre du conseil d'administration de la FNSEA. A l'opposé des ambitions de Bruxelles, «nous montrons qu'il y a d'autres perspectives que l'arrachage» proposé dans la réforme de l'organisation commune de marché (OCM), poursuit-il.
L'avis du CES arrive en effet quelques mois après l'adoption de ce nouveau règlement et quelques jours après la présentation par le ministère de l'Agriculture d'un plan de modernisation.
«Le projet d'avis a été présenté au ministre avant l'annonce du plan», explique le rapporteur. Concernant la réforme européenne, «il est très important d'essayer d'influencer de quelle façon la réforme s'applique en France», souligne-t-il alors que le ministère n'a pas encore rendu ses arbitrages.
Le projet d'avis du CES, qui doit être adopté mercredi en séance plénière, recommande ainsi «une utilisation pragmatique du dispositif d'arrachage». Il préconise aussi de réfléchir «dès maintenant à des solutions alternatives» aux droits de plantation qui doivent disparaître en 2015, ou en 2018 au plus tard. Concernant le débat sur l'attribution de DPU au secteur viticole, il recommande d'utiliser ces soutiens en développant un dispositif de gestion de crises assuranciel.
Le projet d'avis comporte six autres séries de propositions sur la segmentation de l'offre, la stratégie commerciale des vins français, la gouvernance du secteur, la recherche, la modération de la consommation, et le développement de l'oenotourisme.
Au sujet du débat sur la publicité et des attentes des professionnels du vin concernant une clarification des possibilités de communiquer sur internet, Jean-Paul Bastian affirme que «la France n'ose pas dire qu'elle est fière de son vin. C'est ça le vrai problème derrière le débat sur la publicité».
Sur le modèle du Grenelle de l'environnement, il serait important que toute la société puisse débattre sur le vin, les viticulteurs engagés, les gens qui ne consomment pas, ceux qui sont sensibles à la prévention ou à la sécurité routière, estime-t-il.
Téléchargez Le rapport «La vigne le vin : atout pour la France» (917.81 Ko) et le Projet d'avis du Conseil économique et social (73.81 Ko).