Vingt-quatre organisations viticoles du sud de la France ont décidé d'entrer en résistance contre un décret gouvernemental qui prévoit d'intégrer les vins de Provence, dans un bassin viticole unique avec les productions de la vallée du Rhône.
« Nous refusons d'intégrer le bassin de la vallée du Rhône tel que défini par le décret ministériel qui ne correspond ni à notre identité professionnelle autour du vin rosé ni à nos intérêts économiques. Ce que nous voulons, c'est un bassin viticole propre à la Provence au même titre qu'en Alsace ou en Champagne », a expliqué mercredi le porte-parole des viticulteurs, Jean-Jacques Bréban, lors d'une conférence de presse à Saint-Cyr-sur-Mer (Var).
Le décret, signé en décembre 2008 par le premier ministre François Fillon et le ministre de l'Agriculture de l'époque Michel Barnier, prévoit de ne garder que dix bassins de production, considérés comme des instances de « concertation entre les partenaires de la filière viticole et les pouvoirs publics pour l'ensemble des questions touchant à la production vitivinicole ».
En fait le but de cette concentration est de redonner à la viticulture française sa compétitivité face à la concurrence mondiale, sévère.
Selon M. Bréban, l'application de ce décret, prévue début mars, « va détruire des emplois et rayer des terres agricoles, des hectares de production au profit du béton ».
« Nous avons un produit : le rosé, nous le vendons bien et nous savons ce que nous voulons en faire », a-t-il ajouté, s'interrogeant sur les réformes de la politique viticole qui « casse ce qui marche ».
Les organisations viticoles contestataires, qui ont créé un « conseil du bassin viticole Provence », allant du nord d'Avignon à Menton et descendant jusqu'à la Méditerranée, se disent cependant prêtes en cas de situation de blocage à intégrer le bassin corse.
Avec une production de 1,8 million d'hectolitres dont 75 % de rosé, les vignobles de Provence-Alpes-Côte-d'Azur constituent la 3e région viticole française. Elle se positionne en tête du marché national du rosé avec 42,2 % des ventes.