Les producteurs de « vins de liqueur », pineau des Charentes, floc de Gascogne, pommeau de Normandie et macvin du Jura estiment que la fiscalité leur est défavorable.
Au-delà de la taxe plancher de 45 €/hl fixée par une directive communautaire de 1992, la France a ajouté son propre montant à ces accises pour un total de 223,29 €/hl. Désormais indexées sur le coût de la vie, elles viennent d’augmenter encore de 2,80 %.
Les producteurs regrettent la distorsion de concurrence que cela représente avec des boissons alcoolisées comparables, tels les vins doux naturels, taxés à hauteur de 54 €/hl, ou encore les boissons de type Martini, taxées à 3,40 €/hl.
Pour la troisième fois de leur histoire, les producteurs de la Confédération nationale des vins de liqueur viennent de se mettre en grève de paiement. Ils ont décidé unanimement de ne régler au fisc que le montant fixé par Bruxelles (soit un quart du montant de la taxe remis aux Douanes) et de verser la différence sur un compte bloqué.
Ils demandent la suppression de l’indexation et, plus globalement, de revoir la fiscalité des vins de liqueur.
De leur côté, les producteurs d'armagnac, eaux-de-vie de vin élaborée dans la zone AOC à cheval sur les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne font la moue. L'armagnac commémore cette semaine son 700e anniversaire, mais les viticulteurs se plaignent des « taxes trop lourdes qui pèsent sur [leurs] bouteilles ».
Le directeur de l'interprofession de l'AOC Armagnac, Sébastien Lacroix, indique que c'est « soi-disant pour lutter contre l'alcoolisme, mais personne ne se saoule à l'armagnac ! », souligne-t-il. « C'est un produit trop noble pour en boire trop », affirme-t-il.