Un rapport du Haut-Conseil de la coopération agricole (HCCA), publié sur le site internet de Coop de France et intitulé « Volatilité des prix et liens productions végétales-productions animales », défend le renforcement des accords interfilières et de la contractualisation avec les industries pour limiter les effets de la volatilité des cours en agriculture.
Rappelant l'existence de contrats dans les filières céréalières entre les organismes stockeurs et les fabricants d'aliments pour le bétail, ou de contrats-cadres entre fabricants et éleveurs, le rapport souligne l'importance de ces pratiques pour donner de la visibilité sur leurs marges aux producteurs.
Le document compare aussi les différentes situations dans les productions animales vis-à-vis de la contractualisation avec les industriels de la viande. Ainsi, si les productions sont intégrées à 90 % pour les veaux de boucherie et que 85 à 95 % des productions de volailles sont sous contrats, moins de 20 % de la production bovine est contractualisée avec des abattoirs ou d'autres opérateurs, et encore moins chez les producteurs de porcs, dont les relations avec les acheteurs restent à construire.
En revanche, le HCCA souligne que la contractualisation ne permettra pas de couvrir les filières face aux risques de volatilité des cours si celle-ci n'est pas répercutée à la distribution. Le rapport rappelle qu'un accord de prise en compte des variations excessives des prix de l'alimentation animale dans les négociations commerciales a été signé, le 3 mai 2011, entre producteurs, industriels et grande distribution. Cependant, son application buterait sur la loi de modernisation de l'économie (LME), « qui restreint les possibilités de négociations entre opérateurs », ainsi que sur « une application pointilleuse du droit de la concurrence en France ».
Enfin, le document fait un certain nombre de propositions pour améliorer la situation :
- Accroissement de la transparence sur les marchés en Europe et dans le monde,
- Mise en œuvre d'outils communautaires de régulation des marchés,
- Partage équitable des risques de prix au sein des filières,
- Inclusion de la distribution dans la contractualisation,
- Développement des marchés à terme, notamment pour les productions animales,
- Utilisation et amélioration des outils de gestion des risques,
- Renforcement de cette dynamique contractuelle dans les coopératives, notamment chez les polyvalentes (collecte approvisionnement, nutrition animale et production animale),
- Accompagnement financier de la structuration des filières et de la concentration dans certains secteurs.
Le rapport du HCCA peut être téléchargé à l'adresse suivante : www.coopdefrance.coop