Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, a annoncé jeudi une aide immédiate de 15 millions d'euros pour les producteurs de fruits et légumes. Seront concernés ceux dont au moins 50% de l'activité se fait sur les produits en crise, notamment la nectarine, la pêche, l'abricot et la tomate.
Les 15 M€ permettront d'une part, de prendre en charge les cotisations sociales des exploitations qui sont en situation d'impayés. D'autre part, les intérêts d'emprunt pour 2009 seront pris en charge à hauteur de 10% des annuités. Pour les jeunes agriculteurs et les producteurs ayant investi depuis moins de cinq ans, ce taux sera porté à 20%.
Une réunion prévue la semaine prochaine précisera le soutien concernant l'assurance crédit.
«Cette aide significative est une première réponse utile et efficace aux producteurs. Elle devra être ''euro-compatible''», a précisé le ministre.
Un discours bien différent se faisait entendre chez les représentants des producteurs. «Le ministère n'a pas donné beaucoup d'espoir, a regretté Patrice Lafitte, président de la Fedecom (Fédération des comités économiques). Aucune solution réelle n'a été trouvée».
«Une prochaine mobilisation des producteurs dans le sud est prévue, a promis Laurent Ducurtil, président des producteurs de fruits du Gard (FNPFruits). Les prochaines réunions prévues en septembre sur les problèmes structurels de la filière nous aideront certainement. Mais est-ce que les producteurs tiendront jusque-là ?».
Le 22 septembre, une table ronde sur la compétitivité de la filière est prévue au ministère de l'Agriculture.
«Même si cette première enveloppe financière est loin d’être suffisante pour faire face à la sévérité de la crise, la FNSEA, les JA, la FNPF et les Producteurs de Légumes de France, en prennent acte, indiquent ces organisations dans un communiqué commun. Nous tenons aussi à rappeler que ces mesures conjoncturelles ne sauraient exonérer le Gouvernement de trouver les moyens de restaurer au plus vite la compétitivité de la production française».
Si le ministre n'a pas précisé davantage les modalités de l'aide, Pierre Veyrat de la Confédération paysanne, a pour sa part indiqué que l'aide serait limitée à 10.000 euros. «Il faudrait 10.000 euros par actif et baisser la condition d'éligibilité de 50 à 30% de l'activité sur les produits en crise. Les producteurs se sentent laissés pour compte!», a indiqué Pierre Veyrat.
Concernant les plans de campagne et le remboursement demandé par Bruxelles de 500 millions d'euros d'aides, Bruno Le Maire a obtenu un nouveau délai au delà du 29 septembre, sans date butoir.