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Transformation à la ferme

Atelier individuel ou collectif ?

Publié le vendredi 08 mars 2013 - 11h12

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Les éleveurs qui vendent en direct peuvent avoir besoin d'investir dans un atelier. Se pose alors la question d'un regroupement de moyens. Quelques conseils.

Le nombre croissant d'éleveurs qui se lancent dans la vente directe de produits transformés à la ferme se traduit par une augmentation du nombre d'ateliers collectifs.

Cette mutualisation des moyens permet de réduire les investissements et les coûts de production. Elle favorise aussi un partage des tâches et des savoir-faire de chacun.

Cependant, la volonté de rester autonome dans ses choix, l'implantation et le fonctionnement de l'atelier conduisent certains éleveurs à opter pour un atelier individuel.

 

Prévoir les quantités : vision à cinq ans

« Avant de concevoir un atelier, il est primordial de définir quelle quantité de viande va être transformée, afin d'adapter au mieux les locaux, le matériel et le personnel, conseille Yves Arnaud, responsable des formations à l'atelier technologique des viandes de l'Ecole nationale des industries du lait et de la viande à Aurillac (Cantal).

Mieux vaut aussi projeter le volume de production sur trois ou cinq ans car il évolue souvent très vite par rapport aux prévisions de départ. Il sera toujours plus coûteux d'agrandir un atelier au bout de trois ans que de le réaliser un peu surdimensionné au départ. »

 

Investissement

• Construction ou rénovation

L'investissement varie entre 70.000 € pour un atelier de découpe de bovins à plus de 200.000 € pour transformer des porcs en différents produits de salaison.

Le travail du cochon nécessite en plus de salle de découpe une salle de transformation, un fumoir et des séchoirs.

L'aménagement de bâtiments existants peut être envisagé mais ils nécessitent souvent beaucoup de travaux pour une fonctionnalité pouvant rester limitée.

• Législation

« La réglementation des ateliers collectifs manque encore de clarté d'un département à l'autre, souligne Yves Arnaud. La lourdeur des dossiers de financement ou de demandes de subventions peut freiner certains projets. »

Une réflexion nationale devrait aboutir cette année pour harmoniser cette législation.

 

Fonctionnement : personnel

Un atelier de transformation crée au minimum un ou deux emplois. Pour Yves Arnaud, il est très important que les éleveurs transforment eux-mêmes pour partie les produits qu'ils vendent, pour rester investis dans le projet.

Leur niveau d'implication varie selon la motivation et le temps disponible. Un atelier collectif permet de partager le travail et les charges salariales... Mais requiert aussi une solide organisation du travail et une bonne entente entre associés !

 

 

A télécharger :

 

 

Guide du règlement intérieur en atelier collectif

Un guide du règlement intérieur sera édité en 2013 avec la participation de la FNCuma.

La rationalisation des tâches de chacun est indispensable pour la réussite d'un atelier collectif.

 

 

Témoignage : OLIVIER LAURENÇON, éleveur et associé dans la Sarl Côte à Côte, à Davayat (puy-de-dôme)

« En créant une SARL à cinq, nous avons doublé notre clientèle »

« En 2009, je voulais m'installer sans agrandissement et sans intensifier la production de porcs mise en place par mes parents. Sur une exploitation voisine de 15 km, Marc Favodon cherchait à s'associer sur une exploitation bovine avec un ami, Marc Viguier.

Nous avons conduit ensemble notre projet d'atelier de transformation et de magasin de vente et créé une SARL avec cinq gérants (nous trois et mes parents). Le dossier de financement et de subvention a été compliqué, heureusement que nous étions plusieurs !

Nous avons construit un atelier de 200 m² pour un investissement de 300.000 €. Nous transformons au bout d'un an 4 porcs par semaine et 12 génisses par an, soit quasi notre objectif à cinq ans qui est de 5 porcs par semaine et 17 génisses par an.

Nous privilégions la qualité. Je travaille à temps plein dans l'atelier et nous avons embauché un charcutier à trois quarts temps. Marc y travaille trois jours par mois pour découper les génisses. Nous conditionnons tous nos produits et vendons dans notre magasin.

Notre association nous a permis de doubler notre carnet de clients. Une gamme de produits plus variée est toujours appréciée. Nos clients nous demandent aujourd'hui des volailles.

Nous allons développer notre activité sur l'atelier volontairement agréé CEE avec de la prestation de services pour d'autres éleveurs. Notre employé passera alors à plein temps. »

 

Monique Roque Marmeys

(publié le 8 mars 2013)

 



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