Publié le jeudi 14 janvier 2010 - 20h05
Le huitième congrès de l'organisation des producteurs de grains (OPG – branche de la Coordination rurale) qui a eu lieu à Parthenay (79) jeudi a permis à Nicolas Jaquet, son président, de monter au créneau sur le sujet de la CVO et du bioéthanol. Deux points qui « pénalisent financièrement les agriculteurs », selon lui. Il a également évoqué l'idée de faire une grève de la production céréalière afin de faire remonter les cours.
« Nous allons déposer une requête devant le Conseil d'Etat pour supprimer la cotisation volontaire obligatoire liée à la lutte contre la chrysomèle, a ainsi annoncé Nicolas Jaquet. C'est incroyable qu'une interprofession signe un accord qui ne la concerne pas ! Ce problème n'est pas celui du Gnis, mais celui d'Intercéréales. »
L'organisation estime que cette taxe basée sur la dose de semence n'est « pas équitable car les densités de semis sont différentes selon les régions, les itinéraires techniques, la précocité... ». Pour l'OPG, il serait « plus logique d'établir cette taxe à l'hectare ou au tonnage récolté ».
Nicolas Jaquet a rappelé qu'il était d'accord pour indemniser les agriculteurs victimes de la chrysomèle mais estime que « l'Etat doit participer à 100 %. Les agriculteurs n'ont pas à payer pour eux-mêmes », estime le président.
Sur le sujet du bioéthanol, l'OPG trouve « inacceptable que cette filière qui n'est pas rentable fasse baisser le marché des céréales artificiellement pour la faire fonctionner. Ceux qui ont choisi de ne pas investir sont obligés d'y aller. Si la filière avait créé des gains, l'inverse n'aurait pas été vrai ! Ce n'est pas aux agriculteurs de boucher les trous de la filière du bioéthanol », a précisé Nicolas Jaquet.
Concernant les objectifs de l'organisation, son président a évoqué l'idée de créer « un syndicalisme européen, à l'image des laitiers, pour les producteurs de grandes cultures afin de promouvoir un changement de politique agricole avec des prix rémunérateurs. Le but est de faire une grève de la production, l'équivalent de 30 % de nos surfaces, afin de doubler les cours du blé notamment », propose Nicolas Jaquet.
« Le marché à terme pourrait être très réactif à ce mouvement... cette solution est extrême mais nous regrettons réellement le manque de régulation. Toutefois, nous ne sommes pas suicidaires, prévient le président, nous attendrons que l'action soit européenne chez les céréaliers ! », a-t-il conclu.
F. M.
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