Publié le mardi 01 mars 2011 - 17h43
Les petites entreprises semencières sont « le meilleur moyen de garantir la disponibilité et la qualité de semences non hybrides pour l'alimentation humaine et animale dans les pays en développement », selon la FAO, qui a publié mardi un guide sur le sujet.
« De nombreux gouvernements du monde en développement » réduisent les investissements publics dans le secteur semencier, « le secteur privé étant censé prendre le relais », écrit la FAO.
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, s'appuie sur les chiffres de la Banque mondiale, selon lesquels « jusqu'à 50 pour cent de l'accroissement des rendements est attribuable aux semences améliorées ». Et « l'accès des agriculteurs à des semences de qualité est crucial pour une meilleure alimentation et nutrition dans les pays pauvres », ajoute la FAO.
En réalité, avance la FAO, « seulement 30 pour cent environ des petits agriculteurs des pays en développement utilisent des semences de variétés améliorées de qualité variable, tandis qu'en Afrique, le pourcentage est encore plus restreint » : la faute aux « grandes et moyennes entreprises semencières (qui) ont tendance à se concentrer sur la production et la commercialisation de semences hybrides, destinées aux cultures de haute valeur des plus grandes exploitations, et à les commercialiser dans les zones plus fertiles et plus riches », explique le communiqué de la FAO.
Pour l'organisation onusienne, « la grande majorité des agriculteurs dépendent de graines autofécondées ou à pollinisation libre, ou de plantes multipliées par la division des bulbes, les greffes et les boutures, qui peuvent être stockées et partagées par les cultivateurs ». Mais concrètement, ces derniers « manquent de nouvelles variétés qui pourraient les aider à accroître la production avec une quantité équivalente d'intrants », soutient la FAO.
Il est également « primordial de soutenir la privatisation et la commercialisation des services agricoles ainsi que les droits des sélectionneurs », martèle la FAO dans son guide. Quant au crédit, il « doit aussi être accessible aux producteurs de semences », insiste-t-elle. Le manque de crédit s'est avéré un « obstacle majeur » à la création d'entreprises au final complètement autonomes, soutient la FAO.
L'organisation compte également sur une harmonisation de la législation régissant les semences pour toute l'Afrique, « pour faciliter le transfert d'un pays à l'autre des nouvelles variétés » plus résistantes, dans un contexte de changement climatique.
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