Sébastien et Emmanuel Marguet, producteurs de lait à Gilley, dans le Doubs, utilisent des plaquettes de bois pour se chauffer. En 2006, ils ont acheté ensemble une chaudière Heizomat de 75 kW pour 430 m2 de logement comprenant la maison de Sébastien, celle d'Emmanuel et des chambres d'hôtes.
«La chaudière mixte bois-fioul de la maison familiale avait trente ans et il me fallait un système de chauffage dans ma maison neuve. Nous avons groupé nos besoins en créant une seule installation pour tous les bâtiments», explique Sébastien Marguet.
L'équipement consomme 300 m3 de plaquettes par an, dont 200 m3 en hiver et 100 m3 en été. Un silo attenant de 150 m3 est approvisionné deux fois par an, au printemps et à l'automne.
Le Gaec fait appel à la déchiqueteuse appartenant à la Cuma des Nobles Pratiques. «Sans cette organisation collective, le chauffage avec des plaquettes de bois n'aurait pas été rentable», souligne Sébastien.
Un approvisionnement dans un rayon de 15 km
Adrien, le père retraité des deux frères Marguet, joue un rôle central dans l'approvisionnement en bois de la famille. C'est lui qui prospecte et va chercher la matière première dans un rayon de 15 km. A 1.050 m d'altitude, les forêts de sapin sont nombreuses dans les environs.
«Depuis le début de la mise en service de notre installation, nous récupérons du bois en grande partie gratuitement. Les communes, les marchands de bois ou des particuliers nous donnent des chutes de sapin pour débarrasser leurs parcelles», précise Adrien.
Dans les coupes blanches, Adrien trouve des billes de bois de 20 à 40 cm de diamètre sur 4 à 6 m de long. Ce type de produit est d'un bon rendement en déchiqueteuse.
«Nous comptons sept ans pour amortir notre installation. Pour l'instant, le remboursement de notre investissement est plus rapide compte tenu de la gratuité actuelle de la ressource», conclut Sébastien.
Combien ça coûte: 10 €/t Le transport et la main-d'œuvre sont les seuls frais engagés pour se procurer du bois, avec le recours au matériel de l'exploitation. L'an dernier, la moitié seulement des besoins en bois a été achetée à un prix maximal de 10 €/t. |
Déchiquetage deux fois par an La déchiqueteuse de bois appartient à la cuma des Nobles Pratiques (Doubs). Une première machine à insertion manuelle avait été acquise en 2004. Elle coûtait cher en fonctionnement, pour un débit moyen de seulement 18 m3/heure. En 2008, les vingt-cinq adhérents de la coopérative l'ont renouvelée en achetant une MUS-Max Terminator 7 avec grue incorporée permettant d'obtenir un rendement de chantier de 30 à 35 m3 par heure. Son coût d'achat a été de 120.000 euros. Le montant des parts sociales pour les adhérents a été fixé à 5 euros par KW de puissance de chaudière détenue. La Cuma des Nobles Pratiques fait appel à plusieurs autres Cuma de la zone permettant d'utiliser en association un tracteur et un chauffeur. Au total, la déchiqueteuse réalise entre 100 et 130 heures de broyage par an en deux tournées, soit un volume produit d'environ 4.000 m3. Elle ne rechigne pas à faire des petits chantiers. Le prix de l'heure est facturé 250 euros. Le prix de revient du déchiquetage (machine, location du tracteur et salarié compris) se situe entre 7 et 8 €/m3. |
par Jean-Alix Jodier, Frédérique Ehrhard, Marie-Gabrielle Miossec et Charles-Henri Pouzet (publié le 20 novembre 2009)
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