Avec 100 millions de tonnes (Mt) en 2007, l'Inde se classe au second rang mondial des producteurs laitiers, derrière l'Union européenne. «Le lait est un élément essentiel pour le revenu de millions de petites exploitations, souligne Suresh Gokhale, le directeur de recherche à la BAIF, une organisation impliquée dans le développement agricole. Le lait permet de générer un revenu régulier, mais reste souvent une activité complémentaire.»
Vakta Ram, de l'Etat du Rajasthan, explique ainsi qu'il a bénéficié du soutien de la BAIF pour s'installer en 1997. Il a commencé avec une vache et il possède aujourd'hui une vingtaine de têtes. Parallèlement, il a développé d'autres productions comme l'amla, un arbre fruitier local. Son exploitation fait aujourd'hui travailler cinq personnes.
Le cheptel bovin indien est composé d'animaux de races locales. Photo 1: rathi; photo 2: khillar; photo 3: bufflonne.
Les troupeaux sont de taille modeste, avec souvent moins de dix têtes. La production par animal se situe la plupart du temps à moins de 1.500 kg par an. Sur l'exploitation des frères Nandkumar (photo 6), les vaches sont issues du croisement de races locales avec la holstein. Certaines atteignent une production de 3.000 litres par an.
Les produits laitiers constituent un poste important dans les dépenses alimentaires des ménages indiens, derrière les céréales, selon la mission économique de l'ambassade de France. Ils sont une source importante de protéines, notamment pour les végétariens, qui représentent 40% de la population. La croissance économique du pays et le développement d'une classe moyenne se traduisent en outre par une augmentation de la consommation.
Amrita Patel, présidente du NDDB (National Dairy Development Board), l'organisme qui encadre les coopératives laitières, affirme ainsi que «l'Inde doit s'attaquer au défi visant à faire passer sa production laitière de 100 à 180 Mt dans les quinze prochaines années», si le pays veut continuer à assurer son autonomie. Cet objectif implique de doubler le rythme actuel de croissance de la production.
«Par le passé, nous avons été dans une logique d'augmentation du nombre de producteurs. Pour les années à venir, il va falloir se concentrer sur l'augmentation de la productivité», explique-t-elle. Les principales pistes envisagées sont l'amélioration génétique et l'optimisation de l'alimentation, qui est constituée principalement de résidus de récolte (paille de céréales, paille de riz...), précise la présidente du NDDB.
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© Photos: Lafranceagricole.fr
par Philippe Chanvillard (publié le 8 août 2008) Dossier réalisé à l'issue d'un voyage organisé par l'Association française des journalistes agricoles (Afja), en mai 2008, entre New Delhi et Bombay
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