L'entrée en vigueur au 1er juillet de la taxe carbone est toujours la date officielle fixée par le gouvernement. Mais l'entretien accordé par Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine, le 12 mars 2010, laisse présager un retard de calendrier, voire la suppression de la taxe.
Une Europe réticente
Deux jours avant le premier tour des régionales, le chef de l'Etat s'est montré prudent. S'il assure toujours que la France doit montrer l'exemple, il veut aussi une taxe carbone aux frontières de l'Europe.
« Nous n'imposerons pas à nos industriels des contraintes si, dans le même temps, on autorise les importations venant de pays qui ne respectent aucune des règles environnementales à inonder nos marchés. Nous prendrons le temps de la concertation au niveau européen comme au niveau national », a déclaré Nicolas Sarkozy. C'est la première fois qu'il lie les deux choses.
A Bruxelles, cette fiscalité verte, qui est censée encourager les industries et les ménages à réduire leurs émissions de CO2 , est loin de faire l'unanimité.
« Si l'Europe essaie de trouver des solutions au changement climatique avec des instruments protectionnistes, elle va perdre sur les plans environnementaux, économiques et commerciaux », a déjà mis en garde Joaquim Almunia, commissaire européen à la Concurrence.
Même en France, au sein de la majorité, les élus dénoncent ce nouvel impôt. Jean-Pierre Raffarin juge que cette taxe pose problème, « parce qu'au fond, elle n'est pas applicable à court terme en Europe ».
S'il concède « sa grande difficulté à préparer un système qui ne pénalise pas les entreprises », Jean-Louis Borloo affirme que le calendrier ne souffrira d'aucun retard. Pour être dans les clous, le projet de loi devra être soumis au Conseil d'État avant la fin du mois de mars 2010 et au Conseil des ministres en avril 2010.
par Rémy Lorin (publié le 19 mars 2010)
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