Les bovins de race à viande présentent une maturité physiologique tardive: les vaches atteignent leur format adulte vers six ou sept ans. Les génisses ne sont pubères que lorsqu’elles ont atteint entre 55 et 60% de leur poids adulte.
Il convient donc de respecter des objectifs de poids à certaines phases de la vie de l’animal pour lui assurer un bon développement squelettique et musculaire.
La carrière de la vache allaitante se détermine, pour une large part, au cours des premiers mois de sa vie. Le niveau de croissance sous la mère ainsi que l’alimentation durant le premier hiver doivent permettre aux futures reproductrices du troupeau d’exprimer leur potentiel et d’assurer l’avenir du troupeau.
1. Des fourrages de qualité pour les plus jeunes
La capacité d’ingestion des génisses est plus faible que celles des vaches. «Les fourrages de bonne qualité sont réservés aux femelles de première année», explique Jean-Michel Henry, de la chambre d’agriculture de la Sarthe. Et selon les races, la distribution de concentrés, en quantité plus ou moins importante, en complément des fourrages, permet d’ajuster la ration aux objectifs de croissance. «Un éleveur qui apporte à ses génisses beaucoup de foin mais peu de concentré, ou encore de l’ensilage de maïs mais sans apport de matière azotée, les empêche d’exprimer tout leur potentiel, note-t-il. Or, nous avons constaté, grâce aux analyses effectuées dans le cadre de la chaîne vache allaitante des Pays de la Loire, que le poids des vaches de réforme était fortement corrélé à celui observé à 210 jours.» Les bonnes broutardes seront parmi les vaches de réforme les plus lourdes.
2. La moitié du poids adulte à un an
«Le poids des génisses d’un an doit atteindre la moitié de celui de l’animal adulte», explique Jean-Michel Henry. Dans un troupeau dont la moyenne des poids s’établit autour de 750 kg, les génisses âgées d’un an devraient donc peser environ 375 kg. «Un gain moyen quotidien compris entre 700 g et 800 g par jour après le sevrage et durant le premier hiver devrait permettre d’atteindre cet objectif», précise-t-il.
3. L’âge au vêlage détermine le poids à la saillie
La génisse devra atteindre 70% de son poids adulte lors de la mise en reproduction si le vêlage a lieu à trente mois, soit environ 520 kg suivant l’exemple précédent. Si le premier vêlage se déroule plus tardivement, à 36 mois, la jeune femelle devrait peser 75% de son poids adulte au moment de la saillie, soit environ 560 kg. «Lors du deuxième hiver, le gain moyen quotidien s’établit à environ 400 g par jour», précise Jean-Michel Henry.
4. Retard ou excès pondéral à bannir
Une sous-alimentation sera préjudiciable pour l’avenir des futures vaches. Elle perturbe le développement de la génisse et pénalise également les conditions de réussite de la fécondation. Mais suralimenter les animaux réduit également le potentiel d’aptitude maternel. «Du tissu graisseux se dépose au niveau de la mamelle, prévient Jean-Michel Henry. La vache risque de moins produire de lait, pénalisant la croissance de son veau».
Enfin, les génisses prêtes à vêler, trop maigres ou trop grasses, risquent de mettre bas plus difficilement. Cependant, la fin de gestation n’est pas une période pour ajuster l’état corporel de la future mère.
+ infographie
par Sandra Lallement (publié le 9 septembre 2005)
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