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A Vancouver auprès de Marie

vendredi 26 mars 2010 - 18h08

A Vancouver auprès de Marie, la famille Bochet.

Eleveur savoyard, Yvon Bochet est bénévole au sein de l'équipe de France de ski handisport. Il accompagne ainsi sa fille, athlète, aux jeux Paralympiques d'hiver.

Du 12 au 23 mars, Yvon Bochet a quitté ses quatre-vingts tarentaises et ses responsabilités au sein de la filière AOC Beaufort pour partir à Vancouver suivre les jeux Paralympiques. Heureux et fier d'y retrouver sa fille, Marie. Agée de 16 ans, la benjamine de ses quatre enfants était l'une des plus jeunes athlètes engagées dans ces JO d'hiver.

« Avec un avant-bras en moins et une musculature d'épaule atrophiée, Marie ne court qu'avec un bâton, explique Yvon. C'est plus difficile et plus technique. Elle compense avec la musculature et la puissance de son bassin et de ses jambes. »

Très proche de sa fille dont il partage plusieurs traits de caractère  le côté volontaire et fonceur, la personnalité ouverte , Yvon s'avoue impressionné par la maturité avec laquelle celle-ci s'est hissée parmi les meilleures de sa discipline.

 

Une leçon de vie 

Le soutien sans faille de ses parents a certainement contribué à l'épanouissement de Marie. « Jamais nous n'avons mis son handicap en avant. Le ski de descente est son élément. » Pour mieux l'accompagner, Yvon s'est engagé, il y a deux ans, dans l'équipe de France handisport.

« Pour percer, les sportifs de ce niveau ont besoin d'un encadrement et d'un milieu favorable qui les décharge des problèmes matériels, des pressions extérieures et des soucis. Dans les courses, Marie sait que je suis là. »

Passionné de ski et compétiteur dans l'âme (1), l'éleveur de Villard-sur-Doron (Savoie) a vite trouvé sa place chez les sportifs handicapés. « Ce sont des gens exceptionnels qui ne se plaignent jamais. A leurs côtés, on prend des leçons. »

Selon les besoins, l'agriculteur du Beaufortain se transforme en « sherpa » ou en entraîneur adjoint. « Je filme les athlètes, j'observe les passages ou je donne des consignes sans me substituer à l'entraîneur. »

Les moments d'exaltation alternent avec des périodes de solitude. Par exemple quand l'équipe dort dans le minibus et qu'il faut rouler des nuits entières pour ramener chacun à bon port.

S'absenter six semaines depuis novembre dernier, parcourir cet hiver 10 000 kilomètres pour transporter les sportifs vers leur lieu de course ou d'entraînement n'aurait pas été possible sans le soutien de ses deux associés de Gaec : son frère, Nicolas, et sa femme, Françoise.

« Mon épouse m'a remplacé pour le troupeau, ce qui n'est pas sa place habituelle. Dans les organisations professionnelles, on s'arrange pour m'aider. Les grandes choses se font toujours à plusieurs. »

S'impliquer dans le monde du handisport rend Yvon à la fois plus combattant et plus détaché. « Partout il faut se battre et rien n'est donné. Il y a des hauts et des bas. Il faut accepter la défaite pour garder l'envie de gagner par la suite. »

Des enseignements transposables au monde agricole. « Nous n'avons pas été suffisamment sensibles à l'évolution de la société. Tout n'est pas de la faute des autres. Il y a de formidables opportunités à saisir. Que faire pour renforcer nos produits de qualité ? Quels services proposer pour répondre aux attentes de la société ? »

_____

(1) Plus jeune, il pratiquait les courses de fond sur longues distances.

 

Marie BochetChampionne en devenir

Près de la médaille

A Vancouver, Marie a frôlé le podium à deux reprises. Quatrième en slalom et quatrième en super combiné, elle a manqué de peu la médaille de bronze. Un peu rageant, mais prometteur pour la benjamine de ces jeux. Elle termine huitième en descente, une discipline dans laquelle elle débute. Handicapés et valides descendaient la même piste. « En handisport, les meilleurs athlètes ne sont pas très loin des valides », souligne Yvon Bochet.

Soutien local

A Arêches-Beaufort, les jeux Paralympiques ont été retransmis sur un écran géant, comme l'avaient été les JO dans lesquels un jeune de Beaufort concourait. « Ici, tous les athlètes sont logés à la même enseigne, alors qu'au plan national les handicapés n'ont droit à la lumière que tous les quatre ans », se félicite Yvon, qui a aussi apprécié que les deux athlètes du pays figurent sur la même affiche.

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par Anne Bréhier

(publié le 26 mars 2010)

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