vendredi 06 août 2010 - 14h31
Père et fils, Marc et Antonin Streitz sont oléiculteurs à Valbonne (Alpes-Maritimes) et amoureux des profondeurs sous-marines.
Leurs amis les nomment « pêcheurs d'olives ». Marc et Antonin Streitz exploitent le Domaine de Peirabelle et ses deux mille oliviers pluricentenaires. « Les plus vieux ont quatre cent cinquante ans », assure Marc.
Ses parents ont acheté cette propriété oléicole de 10 hectares l'année de sa naissance, en 1947, au sortir de la guerre. « Dans l'idée de ma mère, exploiter des oliviers nous permettrait de ne plus avoir faim », se souvient-il.
Dans leurs filets posés aux pieds des arbres, Marc et Antonin recueillent si l'année est bonne une quinzaine de tonnes de fruits.
Marc Streitz est devenu plongeur avant d'être architecte, puis agriculteur.
Après avoir rénové des immeubles dans Paris, il quitte la capitale en 1980 pour reprendre Peirabelle, avec son épouse Solange.
Depuis trente-cinq ans, il est aussi bénévole au Festival mondial de l'image sous-marine, auquel Antonin participe également. Cet événement de grand public présente les trésors de l'univers sous-marin à travers des films, photographies et livres. Soixante pays sont représentés.
Le fondateur du festival, Daniel Mercier, est l'homme qui a emmené Marc Streitz sous l'eau la première fois. « En 1972, j'étais étudiant en architecture à Paris, en vacances chez mes parents à Valbonne, raconte-t-il. J'ai entendu Daniel Mercier parler de plongée à la radio. Il tenait le Spondyle club à Antibes. Le spondyle est un coquillage. Or, je collectionnais les coquillages depuis l'enfance et je rêvais de plonger. Dans l'heure, je suis allé le rencontrer. Nous sommes immédiatement partis en mer. Il m'a pris par la main, il m'a emmené sous l'eau. Je n'ai jamais cessé de plonger depuis. »
De Valbonne à Mayotte
Antonin, trente-deux ans, n'a pas chaussé les palmes de son père. Enfant, il s'est essayé à la plongée lors « d'une multitude de baptêmes ». Il a passé son premier niveau, il y a deux ans, sur l'archipel du Frioul (Marseille). Il vivait alors loin de l'oliveraie familiale, travaillant dans une entreprise d'import-export.
De nouveau au Domaine de Peirabelle, dont il prend la succession, Antonin s'est inscrit dans un club d'Antibes.
Cette année, après la récolte des olives, de novembre à mars, et la taille de trois cents à quatre cents arbres, d'avril à mai, la famille Streitz s'est envolée vers Mayotte au début de juin.
Marc, qui a beaucoup plongé en Méditerranée et en mer Rouge, adore les fonds de l'océan Indien. Mais cette année, il n'a pas taquiné les poissons des récifs. Il a présidé le jury du Festival de l'image sous-marine de Mayotte et a présenté des films dans les collèges et lycées de l'île.
Antonin, lui, s'est régalé dans la passe en « S », un lagon paradisiaque. Il y a croisé des tortues et son premier requin. « J'aime le calme quand je suis sous l'eau, cela repose l'esprit. »
De retour à Valbonne, père et fils ont repris le rythme hebdomadaire des marchés, le mardi à Biot, pour Antonin, le vendredi à Valbonne, pour Marc.
Dégustation à l'appui, ils y vendent leur production : trois huiles monovariétales délicates (caillette, picholine et négrette), une huile parfumée au pistou, une pâte d'olives et un chutney sucré-salé très savoureux.
Les clients fidèles viennent acheter leur huile au domaine. Ils ont le plaisir d'arpenter l'oliveraie, de discuter avec les producteurs et de plonger dans leurs regards couleur océan.
Pour en savoir plus :
par Alexie Valois
(publié le 6 août 2010)
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