Héros de la « télé-ruralité »

Au lieu-dit La Roche-des-Chats, la vue sur la vallée est magnifique. En contre-bas, les communes de la Bresse et de Cornimont. En face, le ballon de Servance. L'exploitation de Benoît Valdenaire est située là, à 950 m d'altitude, au bout d'une petite route en lacets.

« L'équipe de M6 m'a dit que c'était un des plus beaux paysages dans lesquels ils ont tourné », souligne l'éleveur laitier vosgien. Benoît, 38 ans, revient sur sa participation à la saison 2011 de « L'amour est dans le pré », l'émission estivale de la chaîne de télé M6.

« C'est mon frère jumeau qui m'a inscrit et je me suis dit pourquoi pas. Ç'a été une expérience vraiment intéressante. C'est au final beaucoup de souvenirs, de rencontres. Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter.

Avec les autres candidats, de vrais liens d'amitié se sont tissés : on se téléphone, on s'envoie des textos, et on s'est revus quelquefois. Si rien ne s'est concrétisé pour moi sur le plan sentimental lors de l'émission, l'ensemble reste très positif. » Monique, sa maman, confirme : « Benoît est plutôt réservé. Cela lui a donné confiance en lui. »

150 lettres

Le tournage l'a monopolisé une quinzaine de jours, entre le portrait, la rencontre avec les prétendantes à Paris, la vie à la ferme, le séjour chez l'élue. « A chaque fois, je prenais le service de remplacement. L'ambiance de tournage était sympathique, mais il est difficile d'oublier la caméra et d'être naturel...

Le montage final était plutôt fidèle à ce qui s'est passé. Je regrette seulement que les scènes où l'on me voyait traire mes vaches, effectuer les livraisons de lait cru n'aient pas été diffusées. »

Depuis l'émission, Benoît est un peu une vedette locale. Il se prête au jeu des autographes et des photos avec bonne humeur.

« Les remarques des gens sont en général bienveillantes. Certains m'ont fait remarquer que je ne défendais pas assez l'agriculture, mais ce n'est pas le but de l'émission », estime celui qui a été président des JA de son canton.

Et il est toujours d'accord pour être le parrain d'une animation locale, président d'un jury agricole.

Après la diffusion de l'émission, le facteur de Cornimont n'est pas monté pour rien : Benoît a reçu 150 lettres de jeunes femmes désireuses de le rencontrer après coup. C'est l'une d'elles, originaire de Bourgogne, qui va venir s'installer à La Roche-des-Chats au début de l'été. L'amour est bien dans le pré, mais en différé !

Dominique Péronne

(publié le 15 juin 2012)