vendredi 19 mars 2010 - 15h42
Eleveur de charolais, Didier Giraud est aussi une Grande Gueule. Un mardi sur deux, il commente à chaud l'actualité de la semaine à la radio.
«Un GG c'est à la fois monsieur Tout-le-monde, et quelqu'un qui éclaire l'actualité avec sa personnalité, explique Didier Giraud, Grande Gueule sur RMC (ex-Radio Monte-Carlo). Choisis dans le monde des affaires, du spectacle ou de la société civile, les GG renvoient aux auditeurs un miroir dans lequel ceux-ci se reconnaissent. Etre réactif et capable de rentrer de façon tonitruante dans la discussion, toujours vive, sont deux qualités indispensables. »
Avec son ambiance à la fois sérieuse et détendue, et ses prises de bec, l'émission interactive en direct tient en effet un peu du café du commerce.
« Didier le Gaulois » comme on le surnomme à Paris, avait la carrure de l'emploi. « Extraverti, j'ai toujours aimé aller dans la mêlée », reconnaît l'éleveur de Saône-et-Loire.
Délégué de classe ou capitaine de l'équipe de rugby, l'agriculteur s'est impliqué dès son installation dans le syndicalisme jeune. Repéré à l'époque pour ses interventions carrées, l'ancien président du centre régional des Jeunes Agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté a d'ailleurs été proposé à la radio par les JA.
« Avec le président gersois, William Villeneuve, nous partagions le même constat : les agriculteurs n'existent pas médiatiquement. Notre poids électoral ne suffit pas à préserver nos intérêts et notre espace de travail. Il faut trouver d'autres modes de communication. »
Face à ses détracteurs
L'émission phare de RMC, diffusée quotidiennement entre 11 et 14 heures en est un. Le jour où il a été question de la taxe carbone, Didier était content d'être à l'antenne. « Vu de Paris, ce projet était une très bonne idée, explique-t-il. Personne n'avait pensé aux ruraux, qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture pour se déplacer. »
Quelle fierté aussi d'être le mercredi 3 mars en direct du Salon de l'agriculture (notre photo).
Aux côtés des Grandes Gueules historiques, tels que Jacques Maillot, le fondateur de Nouvelles frontières, l'avocat Gilbert Collard ou Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, Didier a appris à « se lâcher ».
« Sur certains sujets, comme les disparitions d'enfants, le port de la burqa ou Haïti, on réagit les yeux dans le noir, avec sa sensibilité. On apprend à les relier à son quotidien. »
Didier ne craint pas de se frotter à ses contradicteurs, tels que Fabrice Nicolino, auteur du livre Bidoche, avec lequel la discussion avait été très animée. Pour autant, l'ancien JA veille à ne pas se laisser enfermer dans l'image d'un « anti-écolo primaire ».
« Les réactions des auditeurs et le contact avec les autres GG ou avec les invités font parfois évoluer nos opinions. La participation à cette émission depuis septembre 2008 constitue une formidable aventure humaine, à la hauteur de ce que j'ai connu et apprécié chez les Jeunes Agriculteurs », poursuit-il.
Didier a goûté l'ouverture que lui procurent les Grandes Gueules. En s'exprimant sur les ondes de RMC et en côtoyant des mondes très différents du sien, l'éleveur élargit ses horizons. C'est un bon moyen pour ne pas devenir « un vieux paysan râleur dans sa cour de ferme qui en veut à la terre entière ».
Toute une organisation Un mardi bien rempli Tous les quinze jours, le mardi, Didier se lève à 4 heures, emmène ses deux enfants chez la nourrice à 6 heures, monte dans le TGV à 6 h 46. Sa femme a déjà commencé son travail en grande surface à cette heure-là. « Par chance, une gare TGV est proche. Avant de rejoindre le plateau de RMC, près de la Porte de Versailles, je passe chez JA. Ensemble, nous commentons la revue de presse que RMC m'a fournie la veille. Après l'émission, je mange un bout et je rentre. Je vais voir les bêtes. Et je vais me coucher ! »
Pur Produit des maisons familiales Porter la parole du monde agricole sur les antennes de RMC, constitue une belle mission pour ce jeune éleveur, formé en Maison familiale. Installé hors cadre familial, le milieu agricole ne l'attendait pas. Aujourd'hui associé de Gaec à Ciry-le-Noble, en Saône-et-Loire, Didier s'occupe de la partie élevage de l'exploitation charolaise. |
par Anne Brehier
(publié le 19 mars 2010)
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