Le projet de révision de la réglementation communautaire sur l'agriculture biologique, présenté au printemps dernier, a été au centre d'une conférence de presse organisée mardi à Paris par Guy Vasseur, président des chambres d'agriculture (APCA), et Etienne Gangneron, président de la chambre d'agriculture du Cher et de l'Agence bio. (voir l'interview VIDEO d'Etienne Gangneron)
Etienne Gangneron, président de la chambre d'agriculture du Cher, et Guy Vasseur, président de l'APCA.
Auditionné le 3 décembre 2014 par la commission agricole (ComAgri) du Parlement européen, Etienne Gangneron a rappelé l'ambition partagée par l'Agence bio et la Commission européenne concernant le développement du bio, mais a émis des réserves sur la mise en œuvre proposée par Bruxelles.
Le premier sujet de discorde porte sur la nouvelle écriture des fondamentaux du bio, qui « ne prend pas en compte le lien au sol, mais se base uniquement sur le désir des consommateurs », au « grand regret » d'Etienne Gangneron.
Harmoniser les contrôles dans l'UE
Proposée par la ComAgri, l'interdiction de la mixité bio/conventionnel a « interpellé » la filière. Rappelant que 25 % des fermes bio avait recours à ce procédé, l'Agence bio considère que « la mixité est nécessaire pour l'équilibre des filières » et son interdiction conduirait à « une baisse de la production bio en Europe, ainsi qu'au développement des importations ». La majorité des Etats membres de l'UE étant contre l'interdiction de la mixité, « la Commission a bien compris le message et devrait donc la maintenir », assure-t-il.
Enfin, le président de l'Agence bio a confirmé sa volonté de voir une harmonisation des contrôles entre les différents Etats. Il déplore un manque de cohérence sur le terrain : manque d'harmonisation pour le contrôle des importations et grilles de déclassement différentes en fonction des organismes d'agrément.