La course aux prix les plus bas entre les enseignes risque de coûter 5.000 emplois à l'industrie agroalimentaire, selon l'association des professionnels du secteur, alors que s'ouvrent les négociations commerciales avec la grande distribution.
« La Bretagne n'est que la première victime », a mis en garde lundi l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) en assurant que « 350 entreprises vont mettre la clé sous la porte » dans un secteur victime de « l'une des crises les plus graves de son histoire ». « Avec la course permanente au prix le plus bas, c'est l'investissement, l'innovation, l'exportation, l'emploi et donc le pouvoir d'achat que l'on détruit », affirme-t-elle dans un communiqué.
Le taux de marge brute des entreprises a subi une « nette dégradation de -14,3 points depuis 2008 », selon l'Ania, qui attribue cette chute entre autres à l'impossibilité de répercuter les hausses de matières premières, à des demandes de réduction des prix démesurées sans contrepartie, ainsi qu'à des « pressions psychologiques sur les fournisseurs ».
Pour l'association, tout concourt à un contexte de négociations « d'une extrême brutalité ». Les industriels dénoncent, dans le même élan, la Loi de modernisation de l'économie (LME) censée réguler les relations entre producteurs et distributeurs : « Après avoir fragilisé tous les maillons de la chaîne, cette loi pousse désormais les fournisseurs de la grande distribution à la faillite ». « La spirale infernale de la guerre des prix qui a été permise, puis encouragée par la LME, ne peut plus durer », écrit l'Ania. Pour son président, Jean-Philippe Girard, le « gouvernement doit prendre ses responsabilités » et faire en sorte que « les droits des entreprises soient respectés ».
L'Ania représente plus de 10.000 entreprises dans 22 fédérations différentes.