La crise des algues vertes de l'été de 2009 les avait surpris. Sous le flot de l'émotion véhiculée par les médias (plus de 1.700 articles pour Ouest-France en trois ans), les tentatives de témoignage des agriculteurs avaient été noyées ou, pire, rejetées.
Yves-Marie Beaudet, responsable de Cap Bretagne, témoignait mercredi au Space lors d'un colloque organisé par le Syrpa : « Les organisations professionnelles bretonnes ont mis sur pied le Comité pour une agriculture positive (Cap). Désormais, quatre correspondants dans les bassins sensibles peuvent argumenter face aux demandes des médias. »
Surprise : le Comité de tourisme a, lui aussi, développé un argumentaire auprès des accueillants pour répondre avec clarté aux inquiétudes des touristes. « Le comité souhaite communiquer sans attaquer la profession agricole car, sur le territoire, nous devons être solidaires de la même image et non diviser entre victimes et accusés », explique Jean-Marc Birrer, du Comité de tourisme régional.
Yves-Marie Beaudet n'a pas eu à utiliser son nouveau « savoir-communiquer » cet été, faute d'algues vertes envahissantes dans les Côtes-d'Armor. « En revanche, une manifestation d'écologistes est prévue ce week-end dans la baie de Douardenez, explique-t-il. L'agriculteur correspondant de Cap Bretagne et la chambre d'agriculture organisent, dès vendredi, une conférence de presse avec visite d'exploitation pour montrer comment travaillent désormais les éleveurs. Les algues vertes résultent d'une façon de travailler vieille de plus de dix ans, mais aussi des rejets des stations des villes balnéaires. Les algues, c'est complexe, et il faut au moins dix ans pour récurer les rivières. »