Ecologistes anti-algues vertes d'un côté, agriculteurs se défendant d'être la cause des « marées vertes » de l'autre : tous ont manifesté, séparément, dimanche à Plonevez-Porzay dans la baie de Douarnenez (Finistère).
« Nous ne sommes pas des saboteurs de l'image de marque de la Bretagne », affirmait d'un côté un responsable d'association de défense de l'environnement. « Les agriculteurs sont les coupables, c'est un peu facile ! », s'indignait de l'autre un jeune producteur laitier.
Près d'un kilomètre séparait chaque camp et les quelques gendarmes déployés sur place ont veillé à ce qu'aucune confrontation entre les deux parties ne soit possible.
Quant aux anti-algues vertes, 1.300 personnes, selon les autorités, ont arpenté au son des cornemuses la plage de Sainte-Anne-la-Palud, ponctuellement envahie par les algues vertes.
« Enliser dans les algues vertes » ou « Productivisme = engrais + pesticide : la mort est dans le pré », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants, réunis à l'appel de Baie de Douarnenez environnement, un collectif de 80 associations bretonnes pour demander un « vrai programme » de lutte contre les marées vertes.
« On veut nous faire apparaître comme des extrémistes qui sabotent l'image de marque de la Bretagne. Nous refusons ces accusations », a clamé le président de l'Association pour l'environnement et le développement durable (AE2D), Roger Abiven. « Nous présenter comme les fossoyeurs du tourisme et de l'économie est malhonnête », a-t-il poursuivi.
Sur la colline des pro-agriculteurs, environ un millier de manifestants se sont regroupés à l'appel de Bretagne Unie, un collectif local pour appeler à « vivre et travailler ensemble au pays ».
« Ce n'est pas une contre-manifestation », a expliqué le président de la FDSEA du Finistère, Thierry Merret. « Les algues vertes ne sont pas que la faute des agriculteurs, c'est un problème global qu'il faut résoudre tous ensemble », a-t-il ajouté.
« On n'a jamais été aussi “clean”. Il faut voir tous les efforts que nous avons fait depuis des années et qui ne sont pas reconnus », lance Julien, un éleveur laitier de vingt-cinq ans. « On est là pour défendre notre casse-croûte, déjà que les prix ne sont pas au rendez-vous, on a vraiment pas besoin de cette stigmatisation-là », poursuit-il.
Les manifestants se sont dispersés dans le calme peu après 17 heures.
Au début de juillet, une des plus importantes plages de la baie de Douarnenez, la plage du Ris, a été fermée au public à la suite d'un dépôt massif d'algues vertes. Au total, quelque 49.621 m³ d'algues vertes ont été ramassés depuis le début de 2010 sur les côtes du Finistère et celles des Côtes-d'Armor.
Dans le Finistère, la baie de Concarneau est l'une des plus touchées, avec celle de Douarnenez où 2.462 m³ d'algues vertes ont déjà été ramassées au 31 août.
Deux interviews en vidéo réalisées lors du Space le 15 septembre:
- Algues vertes : Cap Bretagne organise la communication des agriculteurs
- Algues vertes : tourisme et agriculture ont des intérêts convergents
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