Des associations vont déposer un recours contre l'Etat qui, un an après sa condamnation par la justice pour la prolifération des algues vertes en Bretagne, ne leur a toujours pas versé les dommages et intérêts accordés, ont-elles annoncé vendredi.
Les quatre associations de défense de l'environnement concernées « vont déposer un recours contre l'Etat pour demander à être indemnisées dans les plus brefs délais », a déclaré Michel Guillemot, président de « Halte aux marées vertes ».
« Nous avons demandé à notre avocat de déposer ce recours et les autres associations font de même », a-t-il précisé.
« L'Etat est mauvais joueur. Il a été condamné et ne s'est toujours pas plié à cette décision de justice. (...) Il devrait faire preuve d'un minimum de respect à l'égard d'associations qui sont ses partenaires », a estimé M. Guillemot, évoquant les réunions régulières avec l'Etat sur la question des algues vertes.
« L'Etat n'a pas de problème pour financer des projets de méthanisation, mais il ne trouve pas quelques milliers d'euros pour indemniser des associations », a-t-il encore souligné.
Il y a un an, la cour d'appel administrative de Nantes avait condamné l'Etat à verser 15.000 euros à l'association Eau et Rivières de Bretagne, contre 2.000 euros en première instance. La cour avait également attribué 3.000 euros aux associations « Halte aux marées vertes », « Sauvegarde du Tregor » et « De la source à la mer ».
La décision de la cour reconnaît que « le laxisme et les carences des préfets, qui n'ont pas appliqué les réglementations nationale et européenne, ont bel et bien favorisé la prolifération des algues vertes », s'était félicitée Eau et Rivières de Bretagne.
Cette association dénonce notamment « la concentration du cheptel porcin et avicole qui se poursuit en Bretagne avec la bénédiction des préfets ».