Les représentants des fabricants français et européens d'aliments composés (Snia et Fefac) ont souligné, mercredi à Rennes, la nécessité de voir l'augmentation des cours des matières premières répercutée sur les prix des produits animaux jusqu'au consommateur. Ils regrettent aussi que la réglementation communautaire les bride dans leur métier.
« La hausse des matières premières ne serait pas un problème si les distributeurs acceptaient les demandes de hausses, insiste Alain Guillaume, le président du Snia. Quant à la contractualisation, c'est un mot galvaudé. Les contrats entre les fabricants avec leurs fournisseurs ou les éleveurs existent. Mais apportent-ils davantage de bien-être à la filière ? Les contrats dans la situation actuelle sont comme un zodiac sur un tsunami. »
Surtout les fabricants d'aliments soulignent que ce n'est pas dans une période de tension, tant sur les prix des matières premières que des produits animaux que les opérateurs signeront des contrats. « Les distributeurs aimeraient sans doute signer des contrats au prix d'il y a six ou neuf mois, complète Patrick Vanden Avenne, le président de la Fefac. Je pense que les marchés des produits animaux vont suivre. Le problème est qu'ils ne suivent pas assez vite. »
Face aux reproches concernant l'augmentation du prix de l'aliment composé, les industriels répondent qu'ils ont utilisé les outils de couverture de risque à leur disposition et la formulation. « Là, le cours du soja n'est pas redescendu, souligne Stéphane Radet, le directeur du Snia. Le prix des céréales n'a pas cessé d'augmenter depuis le début de l'année. Nous sommes sur une longue période, pas sur un accès de volatilité qui dure deux ou trois mois. »
Concernant la formulation, le Snia et la Fefac regrettent de ne pouvoir s'arbitrer sur toutes les matières premières disponibles. « Et en particulier le corn gluten feed que l'on ne peut pas importer faute d'autorisations pour le maïs OGM, décrit Alexander Döring, le secrétaire général de la Fefac. La Commission n'a pas réussi à obtenir la majorité qualifiée hier. Ces dossiers sont gérés par la direction de la santé à Bruxelles qui ne se soucie pas du marché des matières premières. »