Les fabricants d'aliments pour animaux, réunis le 28 mai à Bruxelles à l'occasion de l'assemblée générale du Snia (Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale), ne veulent pas d'autorisations des OGM variables dans chaque Etat membre.
« Nous avons été atterrés de découvrir, il y a peu, une proposition législative sur la possibilité pour un Etat membre de refuser ou limiter la commercialisation d'OGM sur son territoire. Nous demandons l'abandon d'un tel projet qui viderait de sens le marché unique pour nos métiers avec de très graves conséquences pour l'élevage français et européen », a estimé Alain Guillaume, président du Snia.
Le risque est grand de voir alors apparaître des distorsions de concurrence alors que le marché des productions animales est européen. « Nous ne sommes pas aujourd'hui à Bruxelles par hasard, pointe le président. Nous ne sommes pas assez présents physiquement ici. Le Parlement européen c'est 751 députés dont seulement 70 Français. Pourtant son importance est fondamentale avec la codécision », a rappelé le président.
Le dossier du médicament vétérinaire
« L'agriculture, l'agroalimentaire et l'élevage sont les premiers bénéficiaires d'un marché unique de 500 millions d'habitants et nous tenons plus que tout à sa consolidation », a-t-il poursuivi. Une position en phase avec celle de la députée européenne Françoise Grossetête, vice-présidente de la commission de l'environnement et de la santé du Parlement de Strasbourg, qui s'énerve contre la position dogmatique de certains de ses collègues dans cette commission.
« Cette position sur les OGM est un vrai recul mais je ne vois pas comment cela peut repartir en arrière. L'hétérogénéité entre pays c'est effectivement moins d'Europe », at-t-elle expliqué.
Par ailleurs rapporteur pour le dossier du médicament vétérinaire, la députée n'impose pas dans son texte un découplage pour les vétérinaires entre prescription et vente de médicaments alors que les pays du nord de l'Europe le voudraient. Les négociations seront encore serrées.
En attendant, les fabricants d'aliments rappellent qu'ils ont obtenu « des résultats significatifs en faisant reculer le recours à la médicalisation aussi bien par le conseil de conduite d'élevage de nos techniciens et ingénieurs que par des solutions nutritionnelles ».
A télécharger : « 7 engagements pour des modèles agricoles performants » (Snia, 28 mai 2015)