La Wheat Initiative, consortium international regroupant des institutions publiques et des entreprises privées du monde du blé, a publié, le 15 mai 2013, un document d'orientation, qui donne les premières voies d'action.
L'objectif de la Wheat Initiative est de « coordonner les recherches sur le blé au niveau mondial pour que, grâce à un élan international, les progrès nécessaires pour augmenter la production, la qualité et la durabilité du blé soient atteints, et qu'ils contribuent aux efforts entrepris pour assurer une sécurité alimentaire mondiale dans le contexte du changement climatique ». Il s'agit donc de partager et coordonner des données scientifiques et des programmes de recherche, mais aussi des recherches de financement à l'échelle internationale. Ces experts se donnent, comme objectif, de fixer des priorités d'action et de mettre en place une stratégie commune qui permette une production durable de blé. Ces stratégies comprennent, entre autres, le progrès génétique sur cette espèce.
Pour atteindre cet objectif, différents projets sont lancés comme, par exemple, le rassemblement des bases de données scientifiques existantes ou encore la mise en place d'une collaboration dans la recherche de financements destinés à la détermination du génome du blé. Ces deux programmes sont considérés comme pilotes par Hélène Lucas, salariée de l'Inra et coordinatrice scientifique internationale du projet : ils seront des modèles en matière de « financements coordonnés ».
Le consortium, créé dans le cadre du plan d'action pour 2011 du G20 agricole, est composé de trois comités : le comité scientifique, le comité des organismes financiers et le comité de recherche. Ils se réunissent environ une fois par an mais « les chercheurs ont l'occasion de se voir lors de colloques internationaux et les échanges sont réguliers », explique Catherine Feuillet, chercheuse à l'Inra et membre du conseil scientifique de la Wheat Initiative. Ces chercheurs se connaissent d'ailleurs depuis longtemps et n'ont pas attendu la Wheat Initiative pour communiquer entre eux. Le plan d'action du G20 et le consortium ont été l'occasion de « taper un grand coup », explique la chercheuse de l'Inra. En effet, le blé est considéré comme une « culture orpheline en termes d'investissement de recherche » d'après ces experts.
Ce consortium est d'autant plus important que, d'après les chercheurs du groupe, il faudrait « d'ici à 2050, une augmentation de 60 % de cette production », qui est la première source de protéines parmi les céréales. Par ailleurs, le blé est une plante particulièrement sensible au réchauffement climatique.
L'Inra est un des membres précurseurs de la Wheat Initiative. Aujourd'hui, le consortium est composé de nombreux autres instituts de recherche privés et publics ainsi que de grosses entreprises telles que les français Limagrain et Florimond Desprez. Ces entreprises apportent un « point de vue intéressant pour établir des priorités en matière de recherche », explique Catherine Feuillet. D'après Hélène Lucas, d'autres pays hors G20, dont des pays africains, et d'autres entreprises rejoindront rapidement le consortium.