Une quarantaine d'agriculteurs sont engagés dans la démarche. Le projet du quartier de la Roseraie, à Angers, sera leur premier débouché.
« Le contrat de la Roseraie est en cours de négociation. Ce sera notre premier débouché réel », indique Eloïse Even, conseillère en développement territorial à la chambre d'agriculture du Maine-et-Loire.
La Roseraie est un quartier qui se trouve dans le sud d'Angers. Construit dans les années soixante, il a la particularité d'être équipé d'un réseau de chauffage collectif alimenté, jusqu'alors, par un incinérateur.
Mais, dans deux ans, c'est une chaudière à bois qui prendra le relais. Elle alimentera 6.000 logements, des bâtiments publics (crèche et écoles) et un centre commercial. Pour que cet équipement fonctionne, de 80.000 à 90.000 tonnes de matière sèche (t MS) seront nécessaires.
« Le bois agricole ne représentera qu'une part modeste », précise Eloïse Even. Il ne peut en être autrement. La chambre d'agriculture a estimé à 3.920 t MS la ressource en bois agricole mobilisable chaque année dans le pays Loire-Angers (66 communes).
Pour rapprocher cette production du site de consommation, six sites de stockage ont été recensés : hangar agricole, silos, bâtiments industriels.
A l'image de Xavier Daillère, une quarantaine d'agriculteurs sont prêts à s'engager. Les deux tiers font déjà du bois déchiqueté, les autres de la bûche. D'ici au printemps de 2011, ils se seront regroupés sous une forme juridique.
« Sur l'exploitation, précise Xavier Daillère, associé d'un Gaec laitier, nous avons entre quatre et cinq kilomètres de haies et seulement besoin de 30 m3 de bois déchiqueté par an pour alimenter la chaudière de la maison. »
Les associés sont prêts à préparer un plan de gestion. « Ces plans sont établis sur quinze ans », précise Eloïse Even, qui animera, en décembre prochain, deux formations sur ce thème. Dans les faits, de dix à trente agriculteurs pourraient alimenter le site.
Pour les autres, la chambre d'agriculture démarchera les collectivités qui ont déjà investi dans des chaudières à bois et mise sur l'émergence de nouveaux projets en 2011 et 2012.
« Nous avons répondu à l'appel des élus angevins mais il faut avoir en tête que la vocation du bois agricole n'est pas d'alimenter les gros projets. La ressource agricole est d'abord faite pour alimenter des projets de proximité », martèle Eloïse Even.
Eventail de prix selon les origines du bois Le terme bois énergie s'applique aux bois d'origine agricole (haies, taillis, arbres têtards), forestière et industrielle. Mais d'un bois énergie à un autre, les prix sont très différents. Considéré comme un déchet, le bois industriel se négocie entre 30 et 40 €/t. Peu mobilisé, le bois forestier pourrait l'être autour de 80 €. Quant au bois d'origine agricole, la chambre d'agriculture indique un prix minimum de 100 €/t (main-d'œuvre incluse). Ce tarif comprend la préparation du bois (35 €/t), le déchiquetage (35 €/t), le stockage (13 €/t) et l'acheminement jusqu'à la chaudière (18 €/t). |