Natalija Riabko et Michel Ferret de la direction des marchés, des études et de la prospective de FranceAgriMer sont intervenus sur la logistique des pays de la mer Noire exportateurs de céréales, à l'occasion d'une conférence organisée mercredi au Sia.
La Russie, l'Ukraine et le Kazakhstan sont les trois principaux pays exportateurs de la mer Noire. Ces trois pays sont classés dans les huit grands exportateurs mondiaux. Cet important potentiel de production et d'exportation fait l'objet de fortes variations de production interannuelles liées au climat (irrégularité des précipitations, dégâts du gel).
Les ports de la mer Noire sont handicapés par les conditions climatiques qui peuvent réduire à zéro l'activité portuaire en raison de températures trop faible qui bloquent la circulation des bateaux. Un autre point négatif de la logistique de ces pays, et notamment de la Russie, concerne les longues distances entre les ports et les lieux de production (la distance moyenne parcourue par les céréales en Russie est supérieure à 1.000 km).
Les politiques publiques de ces pays essaient de pallier ces difficultés en instaurant des subventions au transport. L'autre aspect logistique sur lequel les Etats travaillent concerne la faiblesse du réseau ferroviaire avec des wagons vieillissants en nombre insuffisant (en particulier au Kazakhstan).
D'un point de vue politique, ces trois pays se caractérisent par une forte présence des Etats dans le commerce des grains. Au niveau agronomique, le Tchernozem, terre noire et très fertile, est présent en Ukraine sur 30 millions d'hectares (Mha), en Russie sur 32,5 Mha et au Kazakhstan sur 10 Mha.
Au niveau logistique, la position centrale des pays de la mer Noire leur donne un accès direct aux principaux importateurs mondiaux (Afrique, Asie du Sud-Est, Proche- et Moyen-Orient).
Depuis quelques années, de gros efforts d'investissement dans les infrastructures de production, de commercialisation et d'exportation ont été fait. On remarque la volonté de structurer la présence de l'Etat dans le commerce des grains et de fidéliser les gros pays importateurs par des accords bilatéraux.
Il est également question de concentrer l'offre en créant un pool céréalier Russie-Kazakhstan-Ukraine.