A l'heure des traditionnels vœux, Guy Vasseur, le président de l'APCA (Assemblée permanente des chambres d'agriculture) a dressé, à Paris le 8 janvier 2013, le bilan de l'année 2012 mais aussi celui de la mandature écoulée. Car 2013 débute avec des élections (les listes ont été clôturées et validées par toutes les préfectures le 7 janvier 2013) et des élus renouvelés.
L'année sera ensuite marquée par des rendez-vous importants : les négociations du budget de l'Union européenne au début de février et celles de la réforme de la Pac notamment. En France, les lois de décentralisation, sur la transition énergétique, la biodiversité, l'urbanisme et le logement, et la loi d'avenir sur l'agriculture affichent aussi l'ambition de faire évoluer le cadre de travail des agriculteurs.
Guy Vasseur appelle de ses vœux le redressement du secteur de l'élevage et un rééquilibrage entre les productions, en particulier en ce qui concerne le revenu. « Aujourd'hui, les écarts se creusent, il faut faire en sorte qu'ils se réduisent et ce, en faisant que les plus bas revenus progressent », a-t-il déclaré. Le président de l'APCA souhaite voir réduire la volatilité des charges qui pèsent sur les exploitations et la volatilité des prix sur les marchés. Selon lui, « la Pac peut accompagner, en redistribuant les aides, mais elle ne fera pas tout. Plus que les aides, ce qui nous importe, ce sont des instruments de régulation et d'orientation des marchés, et notamment en matière d'indépendance en protéines végétales ».
Depuis trois ans, le projet stratégique « Terres d'avenir » de l'APCA a poursuivi son développement « pour améliorer le service rendu aux agriculteurs et aux collectivités. Proximité, innovation dans l'action, efficacité restent les maîtres mots ». Pour la prochaine mandature, le réseau prône « un conseil objectif et global à l'échelle des systèmes de cultures ». L'agronomie fait son retour au cœur du conseil d'entreprise.
Le directeur de l'APCA a aussi fait un point sur le budget du réseau des chambres d'agriculture, établissements publics. Il s'établit à 700 millions d'euros, un chiffre en augmentation mais qui finance chaque année davantage de missions : le bulletin de santé du végétal (Ecophyto 2018), le centre de formalité des entreprises (CFE), le centre de formalité de l'apprentissage et le plus emblématique, les missions d'installation des Adasea. Et bientôt (les décrets d'application sont en attente), les chambres deviendront organisme unique de gestion de l'eau et de gestion des retenues collinaires.
Le budget du réseau est constitué à 45 % par la taxe « chambre d'agriculture » de la TFNB, à 25 % par les prestations aux agriculteurs et 30 % par les conventions passées avec les collectivités locales. Concernant la part de TFNB destinée aux chambres, elle a augmenté de 1,8 % en 2011 et 1,5 % en 2012. Elle n'augmentera pas en 2013.
« Ce qui n'est pas sans poser de problèmes à certaines chambres, a souligné Guy Vasseur. Le taux pivot permet de donner davantage de moyens aux départements en déficit de fiscalité pour diminuer les écarts de budget entre les chambres. Ce que nous ont permis de faire les augmentations de taxe de ces deux dernières années. Certains ont eu 0,5 % d'augmentation et d'autres jusqu'à 3 %. »
Selon lui, c'est la recherche et le développement de ressources propres (prestations aux agriculteurs et conventions avec les collectivités) qui ont permis de faire face aux nouvelles missions transférées sans les budgets correspondants. Mais il reconnaît qu'il existe encore des disparités importantes entre chambres en matière de prestations aux agriculteurs.