Manger moins de viande ne permettra pas de réduire le réchauffement climatique, a affirmé lundi un expert américain de la qualité de l'air, estimant que les études prétendant le contraire détournent la société de la recherche de « vrais » moyens pour contrer ce phénomène.
« On peut tout à fait réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES), mais pas en consommant moins de viande ou de lait », a déclaré Frank Mitloehner, chercheur à l'université de Californie-Davis, en présentant une étude sur le sujet lors d'une conférence devant la Société américaine de chimie (American Chemical Society).
Selon lui, l'idée généralement admise que les vaches et les cochons participent au réchauffement climatique est scientifiquement erronée.
Le rapport publié en 2006 par l'ONU affirmant que le bétail génère plus de gaz à effet de serre que l'addition des différents moyens de transport de la planète a détourné l'attention de la société, qui ne cherche pas les réelles causes à l'origine de la transformation du climat, poursuit-il.
La théorie selon laquelle manger moins de viande aiderait à réduire le réchauffement de la planète est à l'origine de campagnes telles que celle du « lundi sans viande » ou encore celle, européenne, intitulée « moins de viande = moins de réchauffement ».
« Produire moins de viande et de lait ne va qu'augmenter la famine dans les pays pauvres », avertit-il, estimant que les pays en voie de développement devraient adopter les techniques agricoles des pays occidentaux « pour produire plus de nourriture en émettant moins de gaz à effets de serre ».
Les pays riches, de leur côté, « devraient se concentrer sur la réduction de la consommation de pétrole et de charbon pour produire de l'électricité, se chauffer et alimenter les véhicules », souligne M. Mitloehner. Il indique ainsi qu'aux Etats-Unis les transports génèrent environ 26 % des émissions de gaz à effet de serre du pays contre seulement 3 % pour l'élevage de bétail destiné à l'alimentation.
Le rapport de l'ONU publié en 2006 estimait, pour sa part, que les élevages étaient responsables de 18 % des GES de la planète, soit plus que les gaz émis par les transports.