Et si la collecte laitière progressait de 2 % par an d'ici à 2020 en France ? Ce scénario est celui privilégié par l'interprofession laitière (Cniel), et qui a été présenté le 15 avril à Paris, lors de la conférence Grand Angle Lait organisée par l'Institut de l'élevage. Une large part de cette augmentation viendrait alimenter les exportations vers les pays tiers.
« En 2013, la collecte française atteignait 23,7 milliards de litres, estime Véronique Pilet (Cniel). Les exportations vers les pays tiers représentent 2,7 milliards de litres. » Les livraisons progressant de 2 % par an d'ici à 2020, les industriels collecteraient 27,3 milliards de litres de lait à cette échéance. « Dont 5,9 milliards de litres pour le grand export, poursuit-elle. 90 % de l'augmentation de la collecte seraient vendus en dehors de l'Union européenne. » La spécialiste du Cniel ne s'est en revanche pas avancée sur le prix auquel ce lait sera vendu, ni sur le nombre d'éleveurs le produisant.
Christophe Perrot, chef de projet à l'Institut de l'élevage, a précisé qu'à court et moyen terme, la restructuration de l'élevage laitier se poursuivra en France. Il estime à 68.000 le nombre de producteurs à la fin de 2013. A long terme, en 2035, ce chiffre pourrait se stabiliser à 36.000 si le nombre d'installations se maintient autour de 1.500 par an, son niveau moyen de 2008 à 2010.
Si le nombre d'installations se redresse et est plus proche de son niveau de 2008, à savoir 1.800 par an, le spécialiste de l'Institut estime qu'en 2035, il resterait 43.000 exploitations laitières. Avec 1.200 installations par an, il serait de 30.000. Et si le taux de remplacement des départs n'augmente pas, le nombre d'exploitations produisant du lait chuterait à 20.000 en 2035.