Ce sont de « jeunes séniors », pour la plupart d'anciens cadres de l'agriculture (recherche, instituts, agrofourniture, journalistes), tous à la retraite et libres de tout engagement professionnel. Au sein de l'association Résonnances, ils se sont donnés pour mission d'expliquer les réalités de l'agriculture au grand public et d'engager le dialogue avec lui.
« Nous ne sommes pas là pour faire du lobbying, émettre des opinions et polémiquer, a prévenu d'emblée son président, Gérard Eyriès, lors d'une présentation à la presse le 3 octobre 2014, à Paris. Notre but est de fournir des données objectives, avec des sources identifiées pour engager une discussion entre spécialistes et non-spécialistes. On n'est pas là forcément pour convaincre mais plutôt pour que les gens aient des éléments de réponses à leur questionnement. »
La grande masse de la population n'a pas un avis bien établi
L'association fait le constat que la grande masse de la population n'a pas un avis bien établi sur l'agriculture, même si certaines personnes s'expriment beaucoup, ce qui peut laisser penser le contraire. « Sans repères il est impossible d'avoir une perception nuancée, tolérante, curieuse à l'égard d'un sujet aussi complexe que l'agriculture », a justifie Jack Massé, secrétaire.
Résonnances a choisi de fonctionner à partir d'interrogations très concrètes liées à l'alimentation, à l'environnement, etc. Il lui faut parfois revenir à des choses très basiques comme par exemple réexpliquer qu'une vache doit avoir un veau pour donner du lait, ou bien encore expliciter les différences entre une vache laitière et une vache allaitante, détailler ce que mange une vache l'hiver !
Pour aller au contact, l'association utilise divers canaux
Pour aller au contact, l'association utilise depuis trois ans divers canaux : les universités du temps libre, des interventions dans les écoles, des conférences au sein du Rotary, du Lion's club, etc. « Nourrir les hommes en 2050 », « Les OGM en question », « les résidus de pesticides » font partie des thèmes déjà traités. Afin de jouer la carte de la proximité, les thématiques sont aussi déclinées régionalement, à l'instar de « l'agriculture du Loir-et-Cher » ou de visites organisées sur le terrain (station Arvalis d'Ouzouer-le-Marché et de McKey).
Un blog (http://blogresonnances.fr/) avec mise à jour hebdomadaire de posts a été mis en place au début de l'année et une newsletter mensuelle (gratuite) est diffusée à 2 000 exemplaires. Résonnances recourt également aux réseaux sociaux avec une page Facebook et un compte Twitter.
Comment ne pas rentrer dans les polémiques quand les thèmes s'y prêtent ?
L'association est amenée à intervenir auprès des acteurs économiques. « Ce n'était pas gagné au départ car ils ont parfois leurs propres services ,témoigne Gérard Eyriès. Mais crise oblige, ceux-ci n'ont plus forcément le temps ni les moyens de s'occuper de la cible grand public. Sans compter qu'ils ne savent pas toujours bien comment s'y prendre. « Nous, nous avons du temps pour réfléchir. Eux sont encore au boulot ! », commente Yves Clément, membre de l'association. Résonnances a ainsi adhéré à Agriculteurs de Bretagne qui regroupe 65 entreprises et coopératives bretonnes.
Comment ne pas rentrer dans les polémiques quand les thèmes s'y prêtent, à l'instar des OGM ou des produits phytosanitaires, et que l'on a derrière soi une vie professionnelle et forcément un avis ? « La manière dont on aborde les choses dans nos conférences fait que les gens même très hostiles à ces techniques n'interviennent pas car ce n'est pas le style des réunions, constate François Haquin, ancien journaliste. Conscient de l'écueil potentiel, les membres de l'association ont néanmoins suivi une formation à la médiation et cela leur sert visiblement...
Téléchargez la plaquette de présentation de Résonnances.