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Crise de l’élevage

Le Sénat veut « se faire l’écho de la détresse » des éleveurs

Publié le jeudi 16 juillet 2015 - 17h18

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Faisant suite aux manifestations des éleveurs, les sénateurs ont organisé le 16 juillet, au palais du Luxembourg, un débat avec les acteurs des filières porcine, bovine et laitière. Y ont participé le syndicalisme agricole majoritaire, des transformateurs et des distributeurs, à l'exception notable – soulignée par les sénateurs – de représentants de l'industrie laitière « qui se sont décommandés dans la nuit ». Les syndicats minoritaires n'étaient pas conviés, a regretté la Confédération paysanne dans un communiqué publié l'après-midi même.

 

A l'issue de cette table ronde, le président du Sénat, Gérard Larcher, a tenu une conférence de presse. Il était entouré de plusieurs sénateurs, du président de la FNSEA, du président de l'APCA (chambres d'agriculture), du secrétaire général de la FCD (grande distribution)...  Gérard Larcher a assuré que le Sénat continuera « à se faire l'écho de la détresse et du désarroi » des éleveurs.

 

Il a appelé à des mesures de court terme, jugeant indispensable que « les accords pris fonctionnent de manière concrète ». Il a également énuméré des mesures pour le moyen terme, notamment sur la compétitivité, la contractualisation, les assurances, des mesures d'organisation du marché (avec notamment des contrats à terme).

 

 

La commission des finances du Sénat va plancher

 

La commission des finances du Sénat compte travailler sur une fiscalité « enfin moderne et adaptée », et sur l'endettement des exploitations agricoles. Elle planchera également sur le droit de la concurrence européen, et la simplification des normes pour améliorer la compétitivité. Gérard Larcher a appelé les différents acteurs à « tenir leurs engagements », et le ministre à prendre des mesures de dégagement de marché. Il estime également qu'il faut aller plus loin sur l'étiquetage de l'origine des viandes, et sur les soutiens aux agriculteurs en difficulté, évoquant des allègements de cotisations de MSA et des suspensions de remboursements d'emprunts.

 

Xavier Beulin, président de la FNSEA, a insisté sur le nécessaire désendettement des éleveurs. « Il faut travailler sur un plan de désendettement de l'agriculture française indispensable pour restaurer sa compétitivité. Les agriculteurs seront alors moins frileux pour réaliser les investissements nécessaires pour se mettre à niveau. » En marge de la conférence de presse, il a évoqué une piste de réflexion : la titrisation de la dette de l'agriculture, en faisant appel à des investisseurs extérieurs.

 

Un sujet qui fait bondir la Confédération paysanne. « Selon eux, la solution serait dans le désendettement des paysans, proteste le syndicat. Sauf qu'ils n'ont pas comme objectif de les sortir d'une situation catastrophique, mais plutôt de leur permettre d'investir encore, de s'endetter encore, de produire encore plus ». Critiquant ces « grand'messes à répétition », le syndicat estime que « les pouvoirs publics et leur volonté de dérégulation sont largement à mettre en cause dans cette situation » et appelle à « agir d'urgence sur les prix et revoir le fonctionnement même de ces filières malgré les réticences des industriels ».

 

Le présidence de Coop de France, Philippe Mangin, estime que « l'enjeu prioritaire est celui de la compétitivité de l'agriculture et de l'agroalimentaire français. Cela passe aussi par une meilleure organisation des producteurs, en particulier dans la filière bovine, et le développement de la contractualisation pluriannuelle, qui pour être incitative et sécurisante, nécessite une évolution du droit de la concurrence ». A court terme, il appelle les pouvoirs publics à « mettre en place un grand plan de désendettement de l'élevage français ».

 

Le président des chambres d'agriculture, Guy Vasseur, a demandé que les éleveurs soient « personnellement informés des demandes d'avance de trésorerie à remplir en août, avances qui seront versées à partir du 1er octobre ». Il a également rappelé la question « centrale » de l'installation et de la transmission des exploitations.

 

E.C.


Les commentaires de nos abonnés (3)
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quelle horreur!!!

samedi 18 juillet 2015 - 19h45

un tracteur à 100 000 € !!! mais à ma connaissance, ce n'est pas un objet de luxe, mais un outil de travail !! reproche t on au pilote de s'asseoir aux commandes d'un airbus? au taxi d'acheter un vehicule à 50 000 €? au conducteur de metro, une rame à quelques centaines de milliers d'€? si votre vue est de reprocher un investissement professionnel, remontez 100 ans en arrière, et allez vivre au temps de la revolution communiste en urss!!: mais surtout, pour vous meme, ne demandes, ni ordinateur, ni tv, ni tel portable, et éclairez vous à la bougie. ce n'est pas parce que l'on est agriculteur que l'on doit vivre comme au 15ème siecle.
commentaires agriculteurs

michelh77
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À quand la reconnaissance?

vendredi 17 juillet 2015 - 11h11

Ces Messieurs bien repus du Sénat, une fois de plus veulent nous faire l'aumône d'une solution qui n'en est pas une! Jusqu'à quand tous ces politiciens et technocrates vont ils décider du montant indigne de notre revenu??? Chacun veut bien reconnaître que notre travail est un travail qualifié et dur; mais personne n'accepte qu'il soit rémunéré à sa juste valeur car au bout du bout nos produits doivent être "compétitifs" avec d'autres qui n'ont pas du tout le même cahier des charges!!! Je suis éleveur de moutons, et depuis que nous survivons plus personne ne se préoccupe de notre sort. Il en sera de même pour mes collègues porcins et bovins survivants de la crise. Pourrons nous tenir ainsi jusqu'à nos 67 ans???
commentaires agriculteurs

La_Pastourelle
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Encore des aides pour les gros

jeudi 16 juillet 2015 - 22h49

Que des producteurs de porcs soient en difficulté , je veux bien l'entendre, mais tout est relatif. La plupart des manifestants ont des tracteurs qui valent + de 100 000€, quelle crédilité par rapport aux citoyens . Concernant, les producteurs de lait, OUI les GMS se font trop de marges sur notre dos, mais pour ceux qui n'ont pas sur-investis du lait de printemps à 300€/1000l ça passe amplement. Les jeunes et les autres qui ont trop investi pour produire encore + sont les premiers responsables de cette crise . Volume ou Prix , il faut choisir. Le grand ouest a fait le choix de + de volume, ainsi tous les producteurs subissent 1 baisse de prix alors que nous ne sommes pas tous responsables. La solution : produire de manière + autonome, à base d'herbe.
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