Les cours des œufs se sont redressés la semaine dernière alors que se rapproche l'échéance de l'ultimatum fixé par les producteurs en colère, a indiqué le vendredi 23 août 2013 le journal Les Marchés, dont les cotations font référence pour ce produit.
La tendance nationale officieuse (TNO) de l'œuf calibré est remontée à 5,22 euros les 100 œufs durant la semaine achevée le 23 août (prix moyen sur les calibres gros et moyens), contre 4,95 euros la semaine précédente, a indiqué à l'AFP ce spécialiste des cotations dans l'agroalimentaire. Les cours restent néanmoins 18 % en dessous de la moyenne des cinq dernières années.
Un collectif d'éleveurs furieux de la faiblesse des cours a détruit des centaines de milliers d'œufs en Bretagne au début d'août. Après une réunion d'urgence le 13 août à Rennes, ces producteurs avaient ensuite décidé de mettre entre parenthèses leurs actions pendant quinze jours pour voir si les mesures prises par la profession et le gouvernement portaient leurs fruits.
La hausse des cours « tient en premier lieu à la reprise d'activité liée à l'après-15 août. De plus, il est probable que l'effet des annonces faites lors de la réunion du 13 août ait joué aussi sur l'ambiance commerciale », analyse Laure-Anne Lefebvre, rédactrice en chef adjointe en charge des cotations. « Un mouvement qui devrait durer avec la rentrée, et pourrait s'amplifier si les dégagements à l'exportation ont bien lieu. La question du maintien de la hausse se posera plutôt après le 15 septembre, une fois l'effet rentrée passé », estime-t-elle.
Les éleveurs dénoncent la situation de surproduction d'œufs en France, qui affaiblit les cours. Pour faire remonter mécaniquement les prix, l'interprofession a annoncé, le lundi 19 août 2013, son intention de retirer d'urgence du marché français 15 millions d'œufs coquilles en tentant de les exporter. La tâche est toutefois ardue pour une filière qui a l'habitude d'exporter des œufs transformés (ovoproduits), et va devoir trouver des marchés pour écouler ses œufs coquilles.
De son côté, le gouvernement a mis en place un guichet unique pour les éleveurs les plus en difficulté.