« Nous atteindrons, à la fin du XXIe siècle, un état de sécheresse permanent », a prédit Philippe Dandin, de Météo-France. De quoi donner de l'eau aux moulins des professionnels agricoles réunis le 28 juin à l'occasion d'un colloque sur le thème « Arrêtons de gaspiller l'eau », alors que le thermomètre flirtait avec les 34°C à Paris.
La solution au problème de pénurie d'eau pour eux, comme pour 36 % des agriculteurs interrogés pour la FNSEA (sondage Ifop), consiste à stocker l'eau. Pour réaliser le plan à cinq ans pour la création de retenues annoncé par Nicolas Sarkozy, entre 1 à 1,5 milliard d'euros seraient nécessaires, « mais avant les finances, d'autres problèmes sont à régler », estime Xavier Beulin, président de la FNSEA. Et en priorité, il faut une vraie une volonté politique pour modifier les lois...
« Pourtant, a priori, tout le monde est d'accord pour produire davantage afin de nourrir la planète... », constatent les professionnels agricoles. « Comme on stocke le blé pour éviter des crises, il faut stocker l'eau », a lâché Philippe Pinta, président d'Orama.
Mais outre le stockage de l'eau, d'autres pistes de travail sont en cours, chez Arvalis-Institut du végétal. « Depuis 30 ans, nous avons axé nos recherches sur la connaissance des besoins de la plante par rapport aux stades, sur le matériel d'irrigation et la formation des hommes, a rappelé Daniel Martin, président d'Irrigants de France. Désormais, nous allons orienter nos recherches vers l'amélioration génétique des plantes face à la sécheresse, l'amélioration des prévisions météorologiques et la recherche de techniques d'irrigation plus performantes. »
« En vingt ans, nous avons amélioré l'efficience de l'eau de 30 % », a appuyé Jean-Paul Bordes. Cette eau qui répond notamment aux exigences quantitatives de production et qualitatives des industriels et des consommateurs.