Pour réduire la dépendance énergétique des exploitations, trois pistes sont à privilégier : diminuer les apports en azote minéral, s'approvisionner localement en protéines pour l'alimentation animale et réduire les consommations de fioul. Ce sont les recommandations de l'étude « Agriculture Énergie 2030 », pilotée par le centre d'études et de prospectives du ministère de l'Agriculture et présentée le 19 janvier 2011.
Sous la pression des politiques publiques ou des crises énergétiques, l'agriculture française, très dépendante des énergies fossiles, peut changer fortement de visage dans les vingt prochaines années. Plusieurs scénarios d'évolution sont possibles, mais tous indiquent la possibilité de réduire les consommations énergétiques de la ferme France d'au moins 8 %.
L'étude « Agriculture Énergie 2030 » a mis en évidence l'intérêt de la méthanisation comme source d'approvisionnement en éléments fertilisants (la centrifugation des digestats permet d'isoler une phase solide riche en nutriments – ammoniaque, phosphate, potasse – et transportable). L'autre intérêt de la méthanisation est de produire des énergies renouvelables (électricité et chaleur). Pour soutenir l'installation des digesteurs à la ferme, le groupe de travail propose « des tarifs d'achat du biogaz incitatifs et donnant de la visibilité aux investisseurs ».
Pour le groupe « Agriculture Énergie 2030 », le développement des énergies renouvelables doit être soutenu et maîtrisé. Concernant les biocarburants, les soutiens publics devraient cibler leurs soutiens sur les filières les plus compétitives et les plus performantes d'un point de vue environnemental et les technologies de deuxième génération, souligne l'étude.
La montée en puissance des biocarburants lignocellulosiques nécessitera en outre une gestion durable et une forte mobilisation des gisements de biomasse. « Il est possible de faire une double culture et donc de produire des cultures intermédiaires à vocation énergétique, donne en exemple Denis Ollivier, chef du service en charge de l'agriculture innovante et du développement durable au réseau Trame. Dans la Meuse par exemple, un agriculteur est passé du maïs à une double récolte : triticale et sorgho sur une année », doublant presque la production de biomasse à l'hectare.
Enfin, souligne l'étude, la fiscalité des carburants agricoles pourrait encourager la production et l'autoconsommation d'huiles végétales pures.
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