La corruption des gouvernants est pour les Français la première cause de la faim dans le monde, selon un sondage de l'institut CSA pour le CCFD-Terre solidaire paru dans le journal La Croix mercredi. Suivent les subventions aux exportations et la spéculation des marchés financiers sur les produits agricoles.
La corruption des gouvernants et des décideurs économiques est la première raison évoquée par les Français : elle figure dans 46 % des citations, 5 points de plus que l'an dernier, révèle ce sondage réalisé à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation mercredi.
« Les pays riches qui subventionnent des agricultures destinées à l'exportation et concurrencent celles des pays pauvres » et « la spéculation des marchés financiers sur les produits agricoles » figurent en deuxième et troisième position.
Pour une personne interrogée sur deux, la situation de la faim dans le monde « n'évolue pas vraiment » ces dernières années tandis que 43 % pensent qu'elle « se dégrade ». Seulement 6 % notent une amélioration.
« Il n'est pas impossible que la moindre médiatisation récente des problèmes humanitaires dans les pays du Sud, notamment en raison de la focalisation grandissante sur les problèmes économiques de notre pays, ait contribué à cette évolution », analyse l'institut CSA. Le sentiment de stabilisation progresse de 11 points par rapport à l'an dernier.
Pour lutter contre la pauvreté et la faim dans le monde, 55 % des sondés font confiance à la société civile (ONG, syndicats, mouvements populaires...). Seul un sur cinq fait en revanche confiance aux instances internationales comme l'ONU, le FMI, le G20 ou la Banque mondiale.
Huit sondés sur dix estiment que les activités des multinationales de l'agroalimentaire dans les pays du Sud « ne bénéficient pas aux populations locales » et deux sur trois pensent que l'État français devrait réglementer l'accès des multinationales françaises aux ressources naturelles des pays du Sud.
Pour nourrir le mieux possible l'humanité d'ici à 2030, huit Français sur dix pensent qu'il faut développer en priorité une agriculture de petits exploitants.
Ils sont aussi 59 % à penser qu'il est possible de contribuer à lutter contre la faim dans le monde par ses pratiques de consommation : ils étaient 71 % l'an dernier.
Par ailleurs, près de six Français sur dix (58 %) estiment que l'Église catholique ne s'exprime « pas assez » sur ces sujets.
Ce sondage a été réalisé par téléphone les 1er et 2 octobre auprès d'un échantillon national représentatif de 1.008 personnes âgées de 18 ans et plus d'après la méthode des quotas.