La préfecture de la Somme s'est retrouvée vendredi 16 octobre sous les feux croisés des protestations des défenseurs et détracteurs de la ferme dite des « 1.000 vaches » pour avoir lancé une nouvelle enquête publique sur ce dossier.
Fin août, la préfecture avait confirmé les sanctions administratives contre « la ferme des 1.000 vaches », située à Drucat, près d'Abbeville, en l'occurrence une amende de 7.800 euros et « une astreinte journalière de 780 euros ». Ces mesures résultaient d'un dépassement très important du plafond de têtes de bétail par exploitation, fixé par arrêté préfectoral à 500. Des inspecteurs avaient constaté en juillet que cet élevage était constitué de 763 vaches.
En dépit du caractère « immédiatement exécutoire » de l'amende, selon la préfecture, la société civile d'exploitation agricole Côte de la justice, qui exploite la ferme (de son vrai nom SCL Lait Pis Carde), ne s'est pas acquittée des pénalités. Au milieu de la semaine, la préfète Nicole Klein a décidé d'une nouvelle enquête publique pour instruire une demande officielle de la SCEA de porter son troupeau à 880 vaches laitières.
Les détracteurs de la ferme des « 1000 vaches » ne veulent pas d’enquête publique…
Dans un communiqué publié vendredi, Sandrine Rousseau, tête de liste EELV pour les élections régionales de décembre, et les élus EELV de Picardie s'indignent de ce que, les amendes n'ayant pas été versées, la nouvelle enquête publique revienne « à offrir scandaleusement à Michel Ramery (le promoteur du projet, NDLR) l'opportunité de régulariser son exploitation illégale ». Ils demandent la réduction du troupeau à 500 vaches avant toute nouvelle enquête publique.
Ils « continuent de demander au gouvernement d'engager la fermeture administrative de la ferme-usine des 1.000 vaches », critiquée par certaines associations et la Confédération paysanne qui lui reprochent de préférer « l'agro-business » aux dépens de la qualité.
… et les exploitants non plus
Au contraire, la SCEA Côte de la Justice « considère que cette enquête publique n'a aucune raison d'être tant en droit qu'en fait ». En juin dernier, Michel Welter, le directeur de l’exploitation, indiquait à La France Agricole qu’une enquête publique était faite pour « mesurer l’impact local ». Pour lui, une nouvelle enquête publique déboucherait sur une mobilisation des opposants à la ferme des « 1000 vaches » qui dénaturerait l’impact local de la démarche.
De plus, l’exploitation fait valoir, dans un communiqué, que la SCEA « bénéficie déjà d'une autorisation tacite pour passer de 500 à 880 vaches laitières ». Michel Welter expliquait en juin que l’exploitation pouvait atteindre ce nombre d’animaux via le décret n° 2011-63 du 17 janvier 2011 relatif au regroupement et à la modernisation de certaines installations classées d’élevage, qui l’autoriserait à réaliser des regroupements de troupeaux, s’ils sont inférieurs à deux fois le seuil d’autorisation.
Quant aux amendes et astreintes, elles « ne sont, en tout état de cause, pas éligibles » car « pas légales » selon une porte-parole, et « sont infondées ».
Justice ?
lundi 19 octobre 2015 - 22h15
Pendant que nous, éleveurs connaissons de + en + de contraintes et de Normes. L' Usine laitière de la Somme n'a pas de règle et fait apparemment ce qu'elle veut. Bravo, pour une France qui veut faire de l'agro-écologie, des emplois, limiter le réchauffement climatique. Dans les faits, c'est exactement le contraire que nous vivons sur le terrain.