Le Conseil national de l'alimentation (CNA) rend public un avis de 90 pages sur l'agriculture biologique (1) qui se conclut sur une série de recommandations mises au service du « Programme Ambition Bio 2017 ». Lancé par les pouvoirs publics, celui-ci vise notamment à un doublement – de 4 % à 8 % de la SAU – des surfaces conduites en bio en France.
« Véritable "locomotive" de la confiance et de la réassurance du consommateur, la production bio doit participer à la réappropriation de l'alimentation et à son réenchantement », résume le CNA. Cela passe, selon lui, par un « pacte d'engagement des acteurs économiques en faveur de l'agriculture biologique » qui marque en particulier l'engagement de la distribution. « Les négociations de ce pacte opérationnel pourraient démarrer lors du Printemps Bio 2015, sous l'égide de l'Agence bio, en se fondant sur les textes du Grenelle, du Programme Ambition Bio 2017 et sur les recommandations du présent avis du CNA. »
« Ce pacte vise à organiser une progression parallèle de la demande et de l'offre, dans une logique de partenariat à moyen et long termes et de meilleur partage de la valeur ajoutée au sein des filières. Il [...] pourrait reposer sur la conclusion de contrats de filière, impliquant les producteurs agricoles, les entreprises agroalimentaires, l'hôtellerie, la restauration et la distribution et permettant de renforcer les relations entre les producteurs bio et les distributeurs et les restaurateurs. »
« Consolider les aides régionales »
Le CNA recommande de « favoriser la conversion des exploitations en bio et leur pérennité ». Dans le cadre des programmes régionaux de développement rural, il importe ainsi de « consolider le caractère prioritaire des aides à l'agriculture biologique dans chaque région, en vue de renforcer durablement l'attractivité du bio et de ne pas freiner son développement ».
En parallèle, dans le cadre de la révision en cours de la réglementation européenne de la bio, il conviendra de « veiller à ce que les dispositions qui favorisent la conversion et le maintien de certaines exploitations en agriculture biologique soient maintenues, notamment la possibilité de mixité des productions bio et conventionnelles sur une même exploitation, tout en gardant comme objectif que les exploitations soient conduites entièrement en bio ».
Un atout santé à confirmer
Le CNA appelle également à « investir dans la recherche et le développement ». Selon lui, « le développement de l'agriculture biologique nécessite de disposer d'outils et de méthodes de production adaptés (biocontrôle, agroforesterie, etc.). Beaucoup de ces travaux de recherche appliquée bénéficieront également à l'agriculture conventionnelle et à l'agroécologie, le bio étant une véritable locomotive de l'innovation dans les filières agricoles et agroalimentaires. »
La nutrition-santé justifie d'autres efforts de recherche. Si « le lien entre la consommation de produits bio et une meilleure santé n'est pas encore scientifiquement démontré, estime le CNA, des éléments convergents s'accumulent dans le sens de cette démonstration. »
_____
(1) « Le bio en France - Situation actuelle et perspectives de développement ».