Les représentants du comité régional porcin (CRP) breton ont une nouvelle fois dénoncé, mardi à Plérin, la situation « dramatique » de la filière porcine au lendemain du bras de fer engagé par deux gros industriels du secteur qui ont refusé d'acheter la viande au prix demandé par le gouvernement en juin.
« Le constat est dramatique pour la filière, du producteur à l'abattage. Ça fait des années que nous dénonçons les très fortes distorsions de concurrence au niveau européen », a déclaré le vice-président du CRP, Michel Blo'ch, lors d'une réunion organisée au Marché du porc breton (MPB) à Plérin (Côte d'Armor).
La cotation du prix de référence national de cette viande, qui a lieu habituellement les lundi et jeudi au MPB, a été suspendue lundi en raison du refus de la Cooperl et de Bigard-Socopa d'y acheter à 1,40 euro le kilo, prix demandé à la mi-juin par le gouvernement pour soutenir les éleveurs en difficulté. « On va peut-être faire une cotation jeudi », a expliqué M. Blo'ch. « On est dans l'urgence absolue, on produit une matière vivante, on ne peut pas garder nos animaux plus de huit jours supplémentaires dans les élevages ».
Selon lui, « il faut maintenir le prix à 1,40 euro. Stéphane Le Foll a accompagné cette hausse, considérant que le problème était réglé, ce qui n'est pas le cas ». Pour M. Blo'ch, il faut donc aussi « des moyens pour que les deux entreprises (Cooperl et Bigard) qui ont quitté le marché reviennent. Leur porc à l'exportation est à environ 0,30 euro de plus que la concurrence ».
« Les gars en ont marre »
Sur le plan structurel, « il faut pouvoir travailler dans une Europe où on est à égalité. Ça fait 15 ans que nous dénonçons le dumping et l'Europe va en mourir si ce n'est pas traité. On n'a pas créé l'Europe pour ça », ajoute-t-il. Selon M. Blo'ch, les producteurs allemands bénéficient d'un avantage fiscal qui réduit leurs coûts de production de « 3 à 4 euros par porc », ce qui est « énorme ».
Un porc découpé en Allemagne coûte environ « 12 euros de moins par porc », poursuit-il. Sachant que les Allemands paient leurs salariés « 6 à 7 euros de l'heure ». « Il n'est pas question que les salariés de l'agroalimentaire travaillent au coût ukrainien. Le différentiel de 12 euros, il faut pouvoir le gommer », ajoute-t-il. « Il faut à très court terme travailler la compétitivité ».
« Pour les banques, on avait donné des millions d'euros, pour les agriculteurs il n'en est pas question (...) On discute, mais les politiques ne nous entendent pas », a déploré de son côté François Valy, représentant de la FRSEA au comité porcin. Si on arrête le marché, « c'est 30 à 40 % des éleveurs qui vont dégager. Les gars en ont marre et personne ne veut plus perdre d'argent ».
Qu'est-ce qu'une coop ?
mardi 11 août 2015 - 22h55
Il serait temps que les producteurs se reveillent . Une fois de +, la coop ne défend pas ses adhérents, c'est scandaleux. D'1 coté la fnsea appelait à manifester et de l'autre ( les responsables de coop ) de la même famille syndicale propose une baisse de prix . BRAVO C'est vraiment encore + flagrant que d'habitude. Quand est-ce que les coops intégreront nos couts de production pour acheter nos produits ? Y'a-t'il encore des coops dignes de ce Nom ??