La suppression des quotas sucriers en 2017 est une opportunité pour la filière sucrière européenne et française, a annoncé Agritel, la société experte en stratégies des marchés. Les producteurs et les industriels sont performants et la demande ne cesse d'augmenter.
En 2006, la réforme de la politique agricole commune conduit à une révision à la baisse de 30 % de la production de sucre sous quota, à la suite des pressions du Brésil, de l'Australie et de la Thaïlande qui reprochent à l'Europe de fausser le libre-échange du sucre sur le marché mondial en subventionnant les exportations.
Mais aujourd'hui la demande ne cesse de croître : elle augmenterait de 30 à 40 Mt d'ici à 2023, soit 40 % de hausse en Chine et 45 % en Afrique, d'après Agritel.
« La fin des quotas sucriers en 2017 profitera ainsi à l'Union européenne, troisième producteur international, et à la France », a expliqué Michel Portier lors d'une conférence de presse à Paris. Les prix européens s'aligneront sur les prix internationaux, rendant le sucre européen compétitif sur le marché international. Les conséquences seront une hausse des exportations de l'Union européenne à 5 ou 6 Mt au lieu de 1,5 Mt. La France, quant à elle, pourrait devenir le premier exportateur européen en exportant 1,5 Mt.
Un nouveau contrat sucre en Europe
Aujourd'hui, le sucre s'échange sur le Chicago Mercantile Exchange et la Bourse de Londres, en dollars et en livre. Si l'Europe augmente sa production, en accord avec les prévisions, « il serait pertinent de mettre en place un contrat sucre spécifique, coté en euros par tonne, avec un nombre de points de livraison réduits », a rapporté Michel Portier. Agritel réalisera une étude afin d'analyser une telle possibilité.