« Depuis 1997, les prix des terres labourables et des prairies naturelles, libres de toute location, en France métropolitaine (hors Corse), ont augmenté de 66 % en euros courants et de 35 % en euros constants » (inflation déduite), indique une étude publiée, vendredi, par le Service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture.
« Pour les terres et prés en location au moment de leur cession, l'augmentation est respectivement de 51 % et de 23 % », précise-t-elle.
Le prix des terres louées s'est élevé, en 2010, à 3.620 € courants par hectare contre 5.230 € pour les terres labourables et prairies naturelles vendues libres, soit 30 % d'écart. « Or la répartition nationale des deux types de biens est assez différente, les terres louées étant concentrées dans le Bassin parisien et secondairement le reste de la moitié nord du pays », observe le SSP.
« En travaillant toutes choses égales par ailleurs, l'écart entre le prix des fonds loués et des fonds libres descend à 15 % », ajoute-t-il. « De même, un fonds situé dans une commune à dominante d'élevage bovins viande est 10% moins cher que le même fonds situé dans une commune spécialisée en céréales, oléagineux et protéagineux. »
Le prix à l'hectare varie aussi suivant la localisation géographique. Le prix d'une parcelle est 8% plus élevé dans un pôle urbain que dans une zone très rurale. Le prix est également 8% plus élevé pour les terres labourables que pour les prairies naturelles
En 2010, les acheteurs de terres agricoles sont restés majoritairement des agriculteurs, souligne le SSP. Ceux-ci ont représenté les deux tiers des surfaces vendues libres contre les trois quarts en 1995. Ils sont restés également très largement majoritaires sur le marché des fonds vendus loués (neuf fonds vendus sur dix, en 2010 comme en 1995), en raison du statut du fermage.
Les terres achetées par des particuliers non-agriculteurs et les collectivités sont plus chères que celles acquises par des agriculteurs.
4,5 hectares en moyenne
La taille moyenne des parcelles de plus de 70 ares vendues libres a augmenté de 7% en quinze ans, pour atteindre 4,5 hectares de moyenne en 2010. Elle a particulièrement augmenté dans les régions de grandes cultures telles que la Champagne-Ardenne (+ 41 %, 8 hectares en moyenne en 2010), le Centre (+ 35 %, 7 hectares) ou la Picardie (+ 29 %, 5,6 hectares).
A contrario, la taille moyenne des terres et prés vendus libres a diminué dans les régions de pression urbaine (Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes) ou dans certaines régions d'élevage (Bourgogne, Bretagne, Limousin).
L'augmentation de la surface moyenne des fonds loués est encore plus forte : + 10 %, pour atteindre 4,6 hectares en 2010 en moyenne.
La part des terres labourables dans l'ensemble des transactions a tendance à s'éroder, davantage encore pour les fonds loués : elle diminue de 64 % à 56 % pour les fonds libres, et de 72 % à 62 % pour les fonds loués. « Ce mouvement jugule peut-être la tendance générale à la hausse des prix », conclut l'étude.
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FERMAGES
samedi 13 août 2011 - 09h18
C'EST UNE HONTE D'AUGMENTER LES FERMAGES DANS LA SITUATION OU SONT LES ELEVEURS; LES PRODUCTEURS DE FRUITS ET MEME LES CEREALIERS AVEC LA BAISSE DE RENDEMENTS.