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Interview à La France Agricole

Martine Aubry : « La convergence des aides passe par la convergence des politiques sociales et fiscales » (VIDEO)

Publié le jeudi 29 septembre 2011 - 18h23

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(Visionnez l'interview de Martine Aubry.)

 

Si vous étiez élue chef de l'Etat, quelles seraient, selon vous, les deux ou trois priorités à gérer vis-à vis du monde agricole que le gouvernement actuel n'a pas ou mal gérées ?

Le bilan de Nicolas Sarkozy, c'est que nous sommes passés de la première à la troisième place agroalimentaire en Europe en cinq ans ! Il y a nécessité de refonder le pacte agricole, de revoir notre modèle pour répondre aux enjeux d'aujourd'hui. Cela nécessitera une grande réflexion collective, un grand « Varenne agricole » avec l'ensemble du monde agricole, de la fourche à la fourchette, depuis les agriculteurs jusqu'aux distributeurs en passant par la transformation.

Nous avons beaucoup travaillé sur la relocalisation de l'agriculture, c'est-à-dire celle des productions et des approvisionnements. Ce chantier nécessite de promouvoir les circuits courts et de revoir un certain nombre de sujets comme l'adaptation du droit de la concurrence, la révision des règles de marchés publics, le lien entre l'agriculture locale et les PME agroalimentaires.

Il faudra que l'on reprenne un dialogue plus ferme avec Bruxelles : le commissaire européen chargé de l'Agriculture n'est pas assez bousculé et n'exprime pas assez le fait que l'agriculture n'est pas un secteur comme les autres. Que l'on ne sache pas organiser une agriculture de qualité, de proximité, qu'elle ne soit pas aidée prioritairement, et qu'on ne prenne pas en compte l'emploi, cela me paraît être une vision du passé.

 

Sur la réforme de la Pac, sur quelles bases et dans quelles limites voyez-vous la convergence des aides à l'échelle européenne et nationale ? Sur quels critères imaginez-vous plafonner les aides aux agriculteurs ?

La convergence ne me choque pas. Elle doit être rapide pour assurer la solidarité européenne. Mais attention, la convergence des aides ne peut se faire que si nous avons une convergence des politiques sociales et fiscales. La construction de la solidarité européenne, ce ne peut pas être les aides égales, d'une part, et le dumping social ou le dumping fiscal, d'autre part. Nous avons signé un accord au mois de juin avec nos amis du SPD (ndlr : socialistes allemands) sur l'ensemble de la politique économique financière et sociale, dans lequel ils ont acté le principe d'un Smic en Allemagne. Sigmar Gabriel, leur chef de file, l'a du reste annoncé publiquement. Nous leur avons expliqué qu'ils ne pouvaient pas continuer à nous faire concurrence dans l'agriculture comme ils le font en payant 5 ou 6 euros de l'heure (cotisations comprises) des salariés venant de l'Est, tout ça parce qu'il n'y a pas de convention collective dans l'agriculture en Allemagne ni de Smic. Ils vont bientôt être le premier producteur européen de tomates en serre, c'est hallucinant !

C'est pourquoi il faut obtenir une véritable réorientation de la Pac. Pour nous, la maîtrise de la production, la régulation des marchés, la mise en place d'écluses sociales et environnementales, et la prise en compte des aspects sociaux et de l'emploi dans les aides Pac sont des préalables.

 

Faut-il accentuer le verdissement de la Pac et de quelle manière : incitative ou coercitive ?

Je préfère parler d'agroécologie que de verdissement. Parce que c'est dans le fond l'agriculture de demain. Je suis pour l'incitation et l'accompagnement des agriculteurs vers ce nouveau modèle mais avec des règles stables. Dans un récent avis sur la Pac post-2013, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) propose de mettre en place un panel de six mesures de « verdissement » de la Pac : diversification des assolements avec objectif d'allongement des rotations, limitation des intrants, valorisation de la production herbagère, développement des infrastructures écologiques, mesures des systèmes de production, complémentarité entre éleveurs et céréaliers. Les agriculteurs devraient choisir une mesure à mettre en œuvre dès 2014 et une seconde ultérieurement (en 2017, à la mi-réforme).

 

Faut-il limiter les phytos et les engrais et les taxer ?

Peut-être, si nous n'avons pas d'autres moyens que le gendarme pour faire changer les mauvais comportements. Mais franchement, je crois que nous devons fonder notre pacte agricole sur d'autres moyens de persuasion. Ce qu'on vit avec les algues vertes montre qu'il faut accompagner la transformation des pratiques. Si on laisse les agriculteurs seuls, ils n'y arriveront pas. Le plan enfin annoncé, c'est celui que nous préconisions depuis longtemps.

 

Voudriez-vous intégrer d'autres critères, tels que l'emploi ?

C'est pour moi un préalable dans la renégociation de la Pac. Car l'agriculture fait aussi vivre des territoires et l'emploi doit donc être au cœur des objectifs de la Pac. Il doit être un critère d'octroi des aides et celles-ci doivent aussi être socialement conditionnées, c'est-à-dire que la santé et la sécurité des travailleurs doivent être prises en compte. Cela nécessite sans doute de mettre en place un observatoire européen de l'emploi agricole pour évaluer et anticiper les effets de la Pac.

 

Comment remettre de la régulation à l'échelle européenne ?

J'entends parfois dire que la relocalisation serait une forme de protectionnisme. C'est tout le contraire car relocaliser, c'est instaurer des régulations pour améliorer le commerce mondial dans le respect des travailleurs.

Ce n'est pas de fermeture de frontières dont nous avons besoin. Le juste échange, c'est mettre en place des « écluses sociales et environnementales », c'est-à-dire instaurer des dispositifs permettant d'étudier le contenu social et environnemental des produits agricoles entrant dans l'espace européen. Il faut aussi aller vers une harmonisation sociale et environnementale afin de lutter contre les distorsions dans l'espace intra-européen.

La lutte contre la volatilité des prix doit être engagée, via l'intervention des pouvoirs publics, et grâce à de véritables outils comme des quotas, des droits à produire, et des stocks stratégiques, permettant d'assurer des prix stables et rémunérateurs pour les agriculteurs.

 

Vous parlez de quotas mais beaucoup d'Etats membres n'en veulent plus ?

La régulation, c'est du volume, des prix - surtout négociés en termes de filières -, des incitations pour bouger vers cette nouvelle évolution et empêcher des fausses concurrences. Avec ces quatre éléments, on est assez structurant sur l'agriculture que l'on veut conduire. Je suis convaincu que les citoyens attendent cela...

 

Etes-vous favorable à une TVA sociale ?

Chez nous, tout le monde est contre ! Le président de la République a un talent particulier pour habiller des mesures négatives en progrès. Il a accolé social à TVA. Et ils pensent que les Français vont marcher. De quoi s'agit t-il ? D'augmenter la TVA. Or, c'est l'impôt le plus inégalitaire car il touche tout le monde de la même manière et donc ceux qui sont en bas de l'échelle. Cela servirait à financer la Sécurité sociale.
C'est une fausse réponse et même un piège. Il ne faut pas croire que parce que vous allez gagner 3-4 % de baisse de cotisations sociales que cela va résoudre le problème de la Sécurité sociale. Cela va encore plus réduire le pouvoir d'achat de ceux qui ont le plus besoin d'acheter l'essentiel, dont les produits alimentaires. En ce qui concerne l'agriculture, vous ne serez pas gagnants. C'est une véritable harmonisation au niveau européen, harmonisation sociale par le haut, qui permettra de mettre fin aux distorsions de concurrence interne, et assurera à tous les paysans européens le droit de vivre dignement de leur travail.

 

Des syndicats agricoles demandent pourtant de l'expérimenter dans l'agriculture ?

Ils n'ont pas bien compris... Encore une fois, on déguise en leur disant « Vous paierez moins de cotisations ». Avant cela, il faut déjà redresser les comptes de la Sécurité sociale. Cette TVA sociale risque à terme d'opposer les paysans aux citoyens, d'empêcher la refonte du pacte agricole. Pour augmenter la compétitivité de notre agriculture, nous ne pouvons pas nous permettre – et surtout pas dans cette période – de baisser le pouvoir d'achat des Français.

 

Que feriez-vous dans le domaine de l'eau, notamment sur la question épineuse des réserves ?

Une nouvelle politique d'irrigation doit être établie. La FNSEA propose la création de réserves d'eau. Je ne l'écarte pas. Mais de manière plus générale, il faut mieux gérer nos ressources. Les réserves d'eau peuvent accompagner à court terme mais n'ont pas de sens comme mode de production dans certaines régions où il faut des productions adaptées au climat.

 

Faut-il faire la chasse au maïs ?

Dans certaines régions comme le bassin de l'Adour, il est très bien adapté.

 

Que préconisez-vous concernant le bio ? Faut-il en produire plus ?

J'aime bien que l'on parle du bio, mais aussi de l'agriculture de qualité. Dans nos collectivités, il faut faire des appels d'offres pour les cantines par exemple qui valorisent l'agriculture de proximité. Dans la métropole lilloise, nous avons structuré une demande pour 86 communes pour que les agriculteurs se disent « Oui, ça vaut la peine de produire, nous aurons les quantités ». C'est notre demande qui a créé l'offre. Par ailleurs, nous organisons les marchés à circuit court où les agriculteurs peuvent vendre directement aux consommateurs.

On a fixé l'objectif de 20 % de bio dans les cantines, mais aujourd'hui, il n'y a pas assez d'agriculteurs pour produire le volume nécessaire. Donc je dis : bio, mais aussi agriculture de qualité ou avec des labels.

Je suis consciente que nous ne remplacerons pas l'agriculture conventionnelle par le bio. Ce serait pure bêtise que de le prétendre. Mais je pense que nous devons donner les moyens à ce mode de production de se développer.
Donc 20 % de bio, mais en 2020.

 

Que pensez-vous des programmes biocarburants en matière de politique énergétique ?

Quand on voit qu'une partie de l'humanité meurt de faim, j'ai du mal à imaginer que l'on va utiliser des aliments pour faire de l'énergie. Il faut être très clair quant à l'usage des productions agricoles primaires comme agrocarburant. Nous ne pouvons sans cesse expliquer qu'il existe un problème de production de nourriture pour la population mondiale, que les cours des matières premières agricoles subissent des évolutions incontrôlées et laisser se développer par exemple une production de maïs destinée à faire rouler les voitures à l'éthanol. Moi je préfère donner la priorité aux peuples qui souffrent de la faim qu'aux voitures. On a insuffisamment développé les énergies renouvelables que ce soit les éoliennes, le photovoltaïque... Par contre, faire rouler les voitures à l'éthanol n'est pas la priorité de ma politique énergétique.

 

Mais on continue ce qui a été engagé ?

Il faut que l'on y réfléchisse.

 

Et la méthanisation, qu'en pensez-vous ?

Cela dépend de ce qu'on met dedans. Si la méthanisation utilise plus de résidus de cultures ou d'effluents que de culture brute, ce n'est pas une mauvaise chose. Si c'est pour faire comme l'Allemagne qui transforme des centaines de milliers d'hectares de maïs directement dans des méthaniseurs, ce n'est pas bon.

 

Comment envisagez-vous l'évolution du dossier OGM ?

Je pense qu'on ne connaît pas encore assez les effets des OGM pour pouvoir dire « on y va ». Il faut continuer à avancer sur la recherche. C'est pourquoi je condamne les saccages des essais de l'Inra. Mais je ne voudrais pas que l'on se retrouve avec un autre scandale sanitaire avec les OGM dans quelques années.

Je ne suis donc pas favorable à la généralisation des OGM tant que nous n'avons pas de recul suffisant et que nous pouvons nous en passer.

 

Les contrats constituent une des lignes directrices du gouvernement actuel, y croyez-vous ?

Bruno Le Maire a en effet beaucoup parlé de contractualisation, si on s'en limite aux mots on ne peut qu'être d'accord avec lui. Le problème, c'est qu'on aimerait qu'il y ait des actes et la loi en la matière reste tout à fait insuffisante. Elle ne marchera que si on a vraiment envie de taper sur la tête des distributeurs, ce qui n'a pas l'air d'être le cas aujourd'hui, et si les producteurs sont organisés. Je pense qu'il faut pousser à l'organisation des producteurs pas seulement des coopératives mais des organisations qui pèsent dans la négociation. La contractualisation dans le secteur laitier ne fonctionne pas parce qu'il n'existe pas d'organisation de producteurs forte. Comme pour les négociations entre les syndicats et le patronat sur les salaires, il pourrait y avoir des négociations entre les producteurs et les distributeurs, par exemple en fonction du renchérissement du coût de l'alimentation du bétail une année ou du prix du pétrole.

Le gouvernement devrait avoir un rôle régulateur, nous travaillons dans ce sens sur un instrument qui se rapprocherait des conventions collectives. Par ailleurs, un indice des coûts de production entrerait de manière obligatoire dans la fixation des prix.

 

Vous parlez de « taper sur la tête de la distribution » mais personne n'a trouvé pour l'instant le bon marteau ?

Est-ce qu'il y une volonté ? On laisse les grandes surfaces s'installer partout, il n'y a plus aucune limitation, les maires n'ont même plus le droit de s'opposer.

 

Quelles mesures mettriez-vous en place pour relancer l'installation des jeunes ?

Les jeunes agriculteurs connaissent le monde, leurs concurrents, savent gérer ; ce sont de véritables chefs d'entreprise qui ont surtout besoin de savoir où on va. Ils attendent une vraie politique agricole en particulier sur le problème du foncier. Car aujourd'hui on a souvent des demandes d'installation mais sans terre à mettre en face.

Il faut sanctuariser la terre agricole, voire la développer selon les régions, sinon nous perdrons notre capacité à produire, donc à installer. Les régions sont, à mon avis, le meilleur échelon politique et administratif pour le faire. Nous décentraliserons donc aux régions la gestion des espaces fonciers. Les régions et les métropoles doivent avoir les moyens et un outil mieux doté, l'établissement public régional, pour acheter du foncier et ensuite l'utiliser comme elles l'entendent. On ne peut plus laisser des promoteurs installer des pavillons en plein milieu des champs parce qu'ils trouvent trois agriculteurs qui sont d'accord pour leur vendre des terrains et que le PLU (ndlr : plan local d'urbanisme) le permet.

 

De manière générale, êtes-vous pour une politique des structures forte, sachant que la politique économique, elle, incite plutôt à l'agrandissement ?

Tout dépend des endroits et des activités. Dans la région lilloise, la logique est complètement inverse. On est parti de grandes exploitations plutôt extensives et qui rapportaient peu à des exploitations de plus petites tailles mais à plus forte valeur ajoutée. Le sujet pour ces exploitations n'est pas de s'étendre mais d'arriver à vendre leur production et à organiser la distribution.

 

Comment feriez-vous vivre le pluralisme syndical, en particulier au sein des interprofessions ?

L'enjeu est tel en agriculture qu'on a intérêt à avoir tout le monde autour de la table. Chacun a quelque chose à apporter. C'est la démocratie. Je n'ai pas envie de montrer du doigt l'un ou l'autre. Un décret paraîtra donc qui organisera l'obligation, dans les interprofessions, de compter l'ensemble des syndicats représentatifs. Car là où cette représentativité existe, nous ne notons pas plus de problèmes qu'ailleurs. Les choix collectifs des agriculteurs doivent être opérés dans une discussion très ouverte et non dans la captation de l'ensemble des dossiers par le seul syndicat majoritaire, quel qu'il soit d'ailleurs. J'ai noté une évolution très positive de la FNSEA sur ce sujet.

 

Vous trouvez que le syndicat majoritaire a bien travaillé pour résoudre le problème de paille ?

Oui et je l'ai dit au président de la FNSEA avec lequel on a de très bonnes relations. C'était plus difficile auparavant... On travaille bien d'ailleurs avec les cinq organisations syndicales. Je lui ai dit que c'était comme cela qu'une grande organisation devait fonctionner. C'est vrai qu'entre les céréaliers et les autres activités, ce n'était pas toujours le beau fixe... Cela aurait pu être aussi le travail d'un gouvernement d'ailleurs, avec un effort encore plus important sur le transport des céréales, la prise en charge du coût. C'est dans des cas comme cela qu'un gouvernement doit agir.

 

 

Y.H., E.M. et P.P.

 


Les commentaires de nos abonnés (2)
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Harmonisation...

vendredi 30 septembre 2011 - 15h32

Bien sûr, nous, les français, allons dire aux portugais, espagnols, allemands, polonais...: "augmentez vous salaires pour que vous perdiez vos avantages compétitifs pour que nous vous rattrapiions", décidemment, si nous perdons des positions, c'est toujours la faute des autres. Sinon je vois dans ce discours, une réelle continuité de tout vouloir régenter: par exemple, "sanctuariser" l'espace agricole, c'est refuser d'évoluer. Le reste est un catalogue habituel de démagogie, avec ses "circuits courts" et son "varenne" de l'agriculture.

bon point pour les socialistes

vendredi 30 septembre 2011 - 10h12

Les positions développées par Martine Aubry me vont tout à fait. Il va falloir que cela se généralise au niveau européen pour nous faire espérer...
commentaires agriculteurs

clinerie
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