Au lendemain du vote par les députés de la loi de modernisation agricole (LMA), et avant son passage devant la commission mixte paritaire, la Confédération paysanne (CP) dénonce « une loi de modernisation agricole votée pour une agriculture au service de l'industrie ».
Elle constate, devant la « précipitation » qui a guidé les discussions parlementaires sur le projet de loi, que « le gouvernement devait donner des gages au syndicalisme majoritaire qui s'est senti malmené par le bilan de santé de la Pac, qui n'a pas su comprendre la crise laitière et qui n'avait pas admis que l'on impose à l'agriculture des contraintes environnementales supplémentaires ».
Le syndicat déplore la mise en place par la LMA d'une « contractualisation et d'un système assuranciel gérés par des interprofessions aux pouvoirs étendus mais à la composition injustifiable, la moitié des producteurs n'y étant pas représentée ».
Selon la CP, la compétitivité mise en avant à travers la LMA par les politiques, « ministre (de l'Agriculture, NDLR) en tête », est « impossible à atteindre si l'on veut préserver les bénéfices sociaux et environnementaux et la qualité des produits européens ». Au contraire, pointe du doigt le syndicat, cette quête « nous mène à la destruction de l'agriculture française ».
« Le Parlement n'aura dans cette histoire pas fait son travail, relève la CP. Sommé par l'Elysée de voter un texte sans y apporter de modification substantielle, il l'a voté comme un seul homme, faisant mine de consulter les organisations représentatives et d'écouter les paysans qui hurlent leur désespoir dans la rue », regrette le syndicat.
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