Le prix de la terre agricole se maintient en 2012, mais l'embellie des deux dernières années n'est plus de mise. Le prix des terres et prés libres augmente en moyenne de 1,1 % (quand l'inflation est de 1,6 %), à 5.420 €/ha, avec une progression plus nette dans les zones de grandes cultures, ont indiqué la Fédération nationale des Safer (FNSafer) et les services de la statistique du ministère de l'Agriculture, dans leur bilan annuel du marché foncier rural, présenté le 30 mai 2013.
Les écarts de prix s'accroissent entre grandes cultures et élevage. La stagnation des prix est nette dans les zones de polyculture-élevage et d'élevage, avec des prix de vente moyens respectivement de 5.440 €/ha et de 4.220 €/ha. Dans les zones de grandes cultures, les terres et prés libres affichent des prix en hausse de 3,2 %, à 6.560 €/ha, dopés par les cours des céréales.
Cette hausse est relativement faible, au regard des indicateurs favorables aux acquisitions : les résultats agricoles de 2012 sont en hausse (+2,4 % d'EBE/ha) et les taux d'intérêt continuent de baisser. L'encadrement plus strict des prêts bancaires, la prudence des agriculteurs-acheteurs avec les incertitudes de baisse des aides à l'hectare et la volatilité des prix, ainsi que le retrait des acquéreurs non agriculteurs pourraient expliquer ce ralentissement, selon le rapport.
Le prix des terres vendues louées progresse de 2,5 %, au prix moyen de 4.060 €/ha. Les acheteurs sont des agriculteurs ou des investisseurs intéressés par un rendement locatif autour de 3 % par an. Pour la deuxième année, le marché des terres vendues louées est supérieur au marché des terres libres.
Le contexte de crise se fait particulièrement sentir sur les marchés des maisons à la campagne et des espaces résidentiels de loisirs, qui chutent de 15 %. La forêt, en légère baisse, reste une valeur refuge (lire l'article précédent). Les vignobles de haut de gamme font exception, avec des progressions de prix de 21 % en Champagne et 10 % dans le Cognac, dopés par la croissance mondiale de luxe.
Les prix des terrains à bâtir continuent de grimper cette année (+13 %), après avoir été multipliés par plus de trois en quinze ans. La réduction de la taille de ces parcelles vendues ferait monter les prix du m². De plus, les ventes de terrains sont majoritaires en périphérie des pôles urbains, où la forte demande fait monter les enchères.
Enfin, les ventes en démembrement de propriété se développent (176 ventes enregistrées en 2012), principalement pour des vignes.
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Remarque : Le site www.le-prix-des-terres.fr lancé par la FNSafer permet la consultation de données sur les prix des biens agricoles et ruraux. La consultation des données de la partie « L'évolution des prix / Prix des terres et prés / Départements » est gratuite pour les données disponibles depuis 1997 et ne nécessite pas d'inscription. En revanche, la consultation des données antérieures à 1997 est payante, ainsi que les données par canton.
ou va t-on?
vendredi 31 mai 2013 - 09h25
Je réagis à ces données, je suis dans un département ou dernièrement l'ha de terre se négocie par le biais des gfa à 9.500 € cela reste honnête, mais des ventes se font entre 13.500 et 15.000 €/ha, cela devient complètement surréaliste surtout que ces acquisitions sont faites par des agri eux-mêmes. Je suis sur une petite exploitation familiale (75 ha) c'est tout juste moitié de la moyenne départementale, il me reste au mieux 25 ans à exploiter (si l'agriculteur comme moi peut encore en vivre dans qlq années) et aujourd'hui mon constat est simple: finit le foncier, finit l'agrandissement, je n'ai plus envie de faire partie de ce monde agricole là. Je ne mise plus du tout sur le foncier, je vais essayer d'augmenter ma diversification, si l'administration locale me l'autorise. J'ai même proposé à mes parents qui sont propriétaires d'une partie du foncier de profiter de ces prix là et de vendre au plus offrant Voilà ma vision de l'agriculture céréalière de demain !!!!