« Le Brésil et l'Argentine sont des pays qui veulent faire jouer à plein leurs avantages compétitifs en matière d'agriculture », a expliqué Michel Ferret, responsable du service marchés et études économiques de FranceAgriMer, vendredi, lors d'une conférence au Salon de l'agriculture.
D'autres pays comme la Russie investissent à tous les niveaux de l'exportation des céréales. Récemment, elle a inauguré un port maritime d'une capacité d'exportation de 2,5 millions de tonnes (Mt) annuelle. Moscou a aussi subventionné 10 Mt de stocks d'intervention et pourraient bien subventionner directement les exportations.
Le Kazakhstan a des difficultés pour exporter du fait de son enclavement, mais l'Etat kazakh investit dans les infrastructures portuaires de ses voisins, tels que la Géorgie, pour avoir un meilleur accès à l'exportation pour son blé.
« Etonnamment, dans ce contexte, l'Union européenne n'affiche pas de politique stratégique d'exportation de même envergure que ce qui est pratiqué dans les autres pays, note André Barlier directeur du marché, des études et de la prospective à FranceAgriMer. Cependant, certains Etats membres mettent en place des dispositifs à l'échelle nationale mais sans la même structuration ni les mêmes outils que les autres grands pays exportateurs. »
Pourtant, Michel Ferret estime que l'Europe a un véritable rôle à jouer sur les marchés mondiaux des grains, avec des récoltes stables d'une année sur l'autre.