L'avancée du cycle de négociations de Doha à l'OMC est suspendue aux Américains, dans l'attente des élections de mi-mandat, a estimé, lundi, la secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac.
« Le cycle ne pourra être conclu que s'il est équilibré. Pour l'instant, il ne l'est pas et, surtout, la balle est dans le camp de pays autres que l'Union européenne qui sont notamment les Américains », a-t-elle expliqué.
Mais « tout le monde sait bien que la volonté américaine ne peut pas s'exprimer en ce moment » en raison des élections de mi-mandat qui ont lieu dans un mois, a-t-elle ajouté.
Anne-Marie Idrac a assuré que « l'Union européenne avait fait ce qu'elle avait à faire pour ce cycle » et continue à vouloir qu'il « aboutisse ».
La responsable française était à Genève, où elle a rencontré le directeur de l'OMC, Pascal Lamy, et le secrétaire général du Bureau international du travail, Juan Somavia, pour préparer la présidence française du G20 qui souhaite « créer des ponts entre les institutions » internationales pour assurer une reprise riche en emplois.
Anne-Marie Idrac a estimé que le groupe des vingt économies les plus puissantes du monde était à même de faire avancer le laborieux cycle de négociations entamé dans la capitale du Qatar en 2001.
« Je crois beaucoup à l'impulsion politique du G20 de responsabilité entre les très grands leaders sur un nouvel équilibre du monde », a-t-elle dit, relevant que la montée en puissance des pays émergents avait « changé beaucoup de choses » ces dernières années mais pas forcément de façon négative pour les négociations commerciales.
Le prochain sommet du G20 à Séoul en novembre doit être l'occasion pour les Coréens de donner « une nouvelle impulsion » à ces négociations, selon Anne-Marie Idrac.
A Pittsburgh (USA), en septembre 2009, les pays du G20 s'étaient engagés à conclure le cycle d'ici à 2010, une perspective qui paraît désormais improbable étant donné le peu d'avancées récentes des discussions.