L'examen du projet de loi sur les OGM au Sénat, entamé mardi, donne lieu à «une surenchère d'amendements rétrogrades» estime mercredi Greenpeace qui évoque une «mise à sac du Grenelle de l'environnement par la majorité parlementaire UMP».
«La surenchère d'amendements rétrogrades est en train de dénaturer le projet de loi», écrit l'association dans un communiqué. Elle cite à l'appui les modifications apportées à la composition de la Haute Autorité sur les organismes génétiquement modifiés, «transformée en Haut Conseil sur les biotechnologies» et qui «se ferme à la société civile».
Greenpeace note qu'un amendement à l'article 1 de la loi – «le plus déplorable» selon elle – transformant le droit de produire et consommer «avec ou sans OGM» par le droit de produire «avec des OGM ou de ne pas le faire», a été «heureusement» repoussé.
L'association déplore par ailleurs «la marginalisation d'une figure du Grenelle», celle du sénateur UMP de la Manche Jean-François Le Grand, président de la Haute Autorité provisoire et du groupe de travail sur les OGM au Grenelle de l'environnement.
De son côté, Nicolas Hulot a écrit aux 52 sénateurs et 346 députés signataires du "pacte écologique" pour les «inviter à un dialogue sans exclusive» lors de ce débat sur les OGM.
«En signant le "pacte écologique" lors des dernières élections législatives, vous avez manifesté votre volonté de faire de l'écologie une priorité nationale dépassant les clivages politiques paralysants (...): vous avez aujourd'hui l'occasion d'agir conformément à votre engagement», écrit-il dans une lettre rendue publique mercredi par sa Fondation.
Nicolas Hulot enjoint également les parlementaires du "pacte écologique" à soutenir les 27 amendements au texte déposés par sa Fondation, conjointement avec la fédération France Nature Environnement et la Ligue de protection des oiseaux.
Il leur demande d'élaborer «un texte qui apaise la société française en apportant les garanties suffisantes à ceux qui veulent produire et consommer sans OGM».
Le Sénat doit poursuivre jeudi le débat entamé mardi, puis l'Assemblée nationale se saisira du texte à partir du 1er avril.
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