La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a annoncé dans une interview publiée lundi par Le Parisien-Aujourd'hui en France qu'il n'y aurait pas de réintroduction massive d'ours dans les Pyrénées.
« Je ne veux pas instaurer un dispositif de réintroductions systématiques d'ours, car j'estime que l'écologie doit se faire avec les populations locales », a-t-elle déclaré.
La ministre a cependant indiqué qu'il pourrait y avoir des réintroductions ponctuelles de plantigrades, correspondant à des « remplacements » d'animaux morts. « A l'avenir je souhaite que tout ours tué par l'homme soit systématiquement remplacé », a-t-elle ajouté.
Par exemple, « nous estimons qu'il y a lieu de réintroduire une femelle dans le Béarn », a précisé Mme Jouanno.
« Nous ferons un suivi annuel et individualisé de la population et si l'on constate qu'il y a trop peu de naissances pour maintenir l'espèce, nous pourrons décider de réintroduire des ours », a conclu Mme Jouanno.
Elle se rend lundi à Toulouse pour un déplacement consacré à ce sujet.
Chantal Jouanno avait déclenché en janvier la colère des anti-ours – principalement des éleveurs qui dénoncent les attaques de troupeaux – en annonçant qu'il y aurait de nouvelles « réintroductions ».
L'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (Addip) avait appelé vendredi à un rassemblement anti-ours lors de la visite de Mme Jouanno, estimant dans un communiqué qu'il « ne fait aucun doute que la secrétaire d'Etat vient vanter (...) les bienfaits des lâchers d'ours ».
La dernière réintroduction, cinq ours en provenance de Slovénie, date de 2006. Deux de ces bêtes sont mortes depuis et quelques naissances ont été enregistrées, dont deux ce printemps dans les Pyrénées centrales.
Suivant les évaluations, la population d'ours serait actuellement de 17 à 22 unités, ce qui n'est pas viable selon les pro-ours. Ceux-ci ont récemment insisté sur la nécessité d'introduire deux femelles « dans le noyau occidental du Béarn », qui ne compte que trois mâles.