«Dans le rapport de force qui oppose les producteurs à la grande distribution, les producteurs peuvent agir sur trois critères et seulement trois critères: l'offre et la demande, l'organisation des filières et la force des marques», a expliqué Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution à l'issue de l'assemblée générale du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre.
Selon Olivier Dauvers, il est vain de critiquer et de vouloir changer la distribution. Les grandes surfaces doivent déjà lutter pour leur survie, il est donc impossible de leur demander de regarder autre chose que leurs intérêts, a t-il sous-entendu. «Avec la fin de la loi Galland et la nouvelle loi de modernisation de l'économie, les grandes surfaces se livrent désormais à une guerre des prix qui diminue leur rentabilité. Même constat du côté du consommateur: le consommateur n'est pas un citoyen, il achète d'abord en fonction de ses intérêts.»
«Sur les trois critères sur lesquels les producteurs peuvent agir, le critère de l'organisation des filières est le plus important à activer. Quand vous êtes 300 vendeurs pour négocier avec la grande distribution, cela revient à se battre avec des pistolets à eau contre des kalachnikovs», a t-il insisté.
«Si vous ne faites pas barrage en regroupant l'offre, c'est le maillon d'après (la grande distribution ndlr) qui va récupérer la valeur ajoutée que vous aurez tenté de créer» appuie le spécialiste.
Rejoignant les propos d'Olivier Dauvers, Patrick Trillon, président de l'UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre) estime qu'«il faut faire émerger des leaders qui vont être capables d'imposer leurs stratégies».
Eric Poisson, du groupe Géant-Casino et qui représentait la grande distribution, a pour sa part regretté que lors des négociations commerciales, il n'ait pas affaire à de «vrais responsables en marketing qui présentent des études et qui sachent proposer une organisation du rayon, avec une rentabilité prévisionnelle».
«La grande distribution, c'est 40% du débouché global de la pomme de terre et 80% du marché du frais», a informé Jean-Luc Gosselin, directeur du CNIPT.
Visionnez l'intervention de Olivier Dauwers.